L'Editorial de Murielle MENSAH
Après son départ du Bénin suite au dossier "Madougou", depuis Paris où il est en exil, le juge Essowé Battamoussi, un ex de la Criet a publié une tribune. Cette dernière est relative au prochain scrutin présidentiel. Peut-on dire qu'il inaugure un autre format celui d'un exilé qui fait des propositions concrètes et ce sans injures et ressentiments?
"Crise politique au Bénin. La nécessité impérieuse d'assises nationales", tel est l'intitulé de la tribune du juge Essowé Battamoussi, précédemment à la Criet et en actuellement en exil France depuis avril 2021.
Dès l'entame de sa réflexion, le magistrat en exil écrit : « La stabilité politique et sociale est un élément fondamental du développement d'un État.».
Il poursuit et souhaite qu'en 2026, notre pays le Bénin, souvent cité en exemple pour sa tradition démocratique ait pour l'échéance de l'an prochain, une réponse adaptée et inclusive.
On retient encore de sa tribune que : « L'histoire politique du Bénin a démontré que le dialogue et la concertation sont les piliers d'une gouvernance apaisée.
Dans la substance de sa réflexion, il lit : «L'initiative d'une assise nationale ne serait pas perçue comme une concession, mais bien comme un acte de grandeur politique et de patriotisme.».
«En prenant cette décision, le Président de la République s'érige en garant de la stabilité et du progrès démocratique, offrant ainsi au Bénin une transition harmonieuse vers un avenir plus serein et inclusif.», lit-on en outre.
DYNAMIQUE POUR LE CHANGEMENT...
Sans agressivité, sans injures, en dépit de situation d'exilé, Essowé Battamoussi, n'a pas fait montre de ses "efforts de guerre" pour insulter. On n'a pas passé l'éternité à "froisser ceux" qui seraient à la base de sa situation d'exilé, au rendez-vous de l'histoire relativement au dossier "Madougou".
Sa posture est à l'opposé de celle de la majorité des exilés africains. Ceux-ci, quand ils ont l'occasion de s'exprimer choisissent des champs lexicaux d'offense et s'éternisent sur les subtilités de la politique qui conduisent des compatriotes à l'exil.
Mieux, ses interventions publiques médiatiques sont rares. On le comprend. Sa méthode s'éloigne de l'ingénierie politique de l'exilé. Certes, la formule adéquate, qui ne donne pas toujours la vue précise sur tout.
Loin des fleurets exhibés, sa tribune a eu naturellement sa
résonnance. La victoire électorale d'un camp sur un autre n'était pas l'objectif. Notre Bénin commun a bénéficié de ses fortes recettes de compétence et de crédibilité. Et le résultat est là. Cette tribune n'a pas été l'occasion d'ambiguïtés d'un éminent stratège.
Après cette prestation d'un juge qui avait tout pour faire un procès, peut-on espérer tout au moins un clair programme suite à cette sortie très intéressante de cet exilé ?
lafriqueenmarche du 10 avril 2025 No 876
