La Chronique internationale de Murielle MENSAH
Hassan II est mort il y a 25 ans. Mohammed VI a pris la succession à la tête du royaume du Maroc, il y a 25 ans. Que retenir de lui après sa parade royale pour ses noces d’argent ?
A la banque du temps, tout démontre que Mohammed VI tient la maison. Au gouvernail depuis 25 ans, on sent que le monarque chérifien maîtrise la situation.
En effet, en 25 ans, il déroule bien son « multipartisme royal ». En un quart de siècle de trône, la présence du roi est très forte, une présence arc-boutée aux convictions religieuses musulmanes.
POUR LE BONHEUR…
La tempête des printemps arabes est derrière le Maroc. Comme ce fut le cas des régimes autoritaires de la région, la tentative marocaine est devenue une sorte de bricolage et de jonglage.
A part ces bégaiements de la démocratie, Mohammed VI a souvent eu la main forte sous les cieux des droits de l’Homme. Des journalistes et intellectuels en ont fait les frais.
Quant à l’influence géopolitique, le Maroc démontre devant des témoins puissants comme les USA qu’il sait tracer ses sillons.
En effet, allié stratégique des USA, le Maroc profite de la tutelle de la 1ere puissance mondiale pour nouer des relations providentielles. Les accords d’Abraham sous la houlette de l’ex président américain, Donald Trump permettent de renouer les relations avec Israël en appendice des USA.
Hormis, ce lien très fort avec les USA, le Maroc bénéficie sur un autre versant, de sa providence géopolitique (une expression qui a tout son sens).
Ainsi, le Maroc est en liens économiques avec la Chine, la Russie, l’Union européenne… Avec cette dernière, le dossier « Pegasus » lié aux écoutes téléphoniques de certains grands de l’UE a fait des vagues sans trop mettre le royaume chérifien au ban des accusés.
…DE SON PEUPLE
Après le dernier tremblement de terre au Maroc, le roi a imposé en direct l’imputation des partenaires stratégiques ayant l’expertise en lien des questions de séisme. A ce jeu, la France de Macron a été recalée. Mohammed VI n’a pas besoin de l’aide française. Ce qui a irrité Paris.
Durant les 25 ans de trône de Mohammed VI, le dossier de la RASD n’a pas changé de dynamique. Comme sous le règne de son feu père, Hassan II, il y a une dynamique nouvelle avec
un récit qui ne peut se détacher de l’identité biographque du Maroc surtout après la « Marche verte ».
En effet, le royaume chérifien, de plus en plus impose sa vision sur le dossier du Sahara occidental. Sur cette partie de l’Afrique, il n’y aura pas d’indépendance, mais la marocanité de ce territoire.
En Afrique, après l’isolement dû au retrait du Maroc de l’OUA du fait de ce dossier de la RASD, le Maroc signe son retour à l’UA. Le Maroc depuis lors, tisse des liens très utiles avec nombre de pays africains qui acceptent la marocanité de la RASD.
Avec l’évolution de ce dossier RASD, Mohammed VI oblige la France à réviser sa position. D’où la volte-face de la France de Macron qui soutient désormais la vision de la Marocanité du Sahara occidental. Ce que Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande n’ont pu faire, Macron n’a pas titubé pour opter pour un feuilleté de tendre enfance.
Sur le continent, la diplomatie marocaine sous la houlette de Mohammed VI déborde de générosité de forme. Mais la coexistence pacifique sarcle la bonne entente avec l’Algérie du fait du dossier « RASD », car Alger considère toujours que le Sahara occidental ne doit pas être une source nourricière, que c’est un territoire à décoloniser.
Cette position algérienne est soutenue également par l’Afrique du Sud.
Avec Mohammed VI, le Maroc est sur une sorte de rampe de lancement, car le royaume assume davantage sa vision éternelle.
Site lafriqueenmarche du 26 août 2024 No 714