Maître Adrien Houngbédji, figure emblématique de la vie politique béninoise depuis le renouveau démocratique de 1990, a connu un parcours marqué par des succès, mais aussi par des controverses et des moments difficiles. Voici quelques points sombres de sa carrière politique.

1. Défaites électorales successives

Adrien Houngbédji s’est présenté plusieurs fois à l’élection présidentielle (1991, 1996, 2006 et 2011), mais n’a jamais réussi à accéder à la magistrature suprême.

Ses défaites, notamment en 2011 face à Boni Yayi alors qu’il contestait les résultats, ont affaibli son leadership politique.

2. Alliances et revirements stratégiques

Son parcours politique est marqué par plusieurs alliances stratégiques qui ont parfois brouillé son image d’homme de principes.

Après avoir été élu président de l’Assemblée nationale en 2015 grâce aux anti/Yayi, il a fini par s’allier à l’homme de Tchaourou pour soutenir son 1er ministre, Lionel Zinsou. Ce soutien a été critiqué par certains de ses partisans.

3. Crise interne au sein du PRD

Le Parti du renouveau démocratique (PRD), qu’il a fondé et dirigé pendant des décennies, a connu des crises internes, notamment avec le départ de plusieurs cadres influents qui l’accusaient de gestion autoritaire et de manque de renouvellement au sein du parti.

4. Affaiblissement politique sous le régime de Patrice Talon

Après avoir soutenu Patrice Talon en 2016, son parti a progressivement perdu son influence. La réforme du système partisan en 2018 a particulièrement affaibli le PRD, qui a dû se rapprocher de l’Union progressiste (UP), une situation qui a été perçue comme une perte d’autonomie politique.

5. Exclusion du Parlement en 2019

L’un des coups les plus durs pour Adrien Houngbédji a été l’échec du PRD à obtenir des députés lors des législatives de 2019, en raison de l’exclusion des partis non conformes aux nouvelles règles électorales comme le certificat de conformité.

Cet épisode a marqué une descente aux enfers pour son parti et a été perçu comme la fin d’une époque pour lui.

6. Perte de contrôle du PRD

Avec le ralliement du PRD pour l’UP-R, Adrien Houngbédji a progressivement perdu de son influence, suite à la prise des rênes d’une nouvelle génération de leaders.

Cette transition s’est faite dans un contexte où le parti avait déjà perdu beaucoup de poids sur l’échiquier politique béninois.

En résumé, bien qu’Adrien Houngbédji ait été un acteur clé de la démocratie béninoise, son parcours a été marqué par des revers électoraux, des décisions stratégiques contestées et un affaiblissement progressif de son influence politique.

Après sa déclaration du 1er février 2025, beaucoup de Béninois ont compris les tenants de sa manœuvre.

Pour eux, l’avis de Maître Adrien Houngbédji n’intéresse plus personne au Bénin.

Source :Mur digital WhatsApp de Dr Bertin KOOVI

Site lafriqueenmarche du 9 février 2025 No 827