L’Editorial de Murielle MENSAH
De l’expertise des stratèges militaires, une coopération sécuritaire sous-régionale contre le terrorisme s’impose pour vaincre le terrorisme. Mais comment s’y prendre dans un contexte de méfiance et de minorité d’adhésion entre les principes politiques de l’AES et le Bénin ?
Fructueux Gbaguidi, le chef d’état-major de l’armée beninoise, le 16 janvier dernier, lors d’une déclaration, a insisté sur la nécessité de mettre en branle une synergie d’actions sous-régionale contre le terrorisme. « C’est ici, le chemin du salut.», pour reprendre ce verset biblique ? Si on prend pour référence le général Gbaguidi, qui dira le contraire ?
Si le patron de l’armée béninoise en parle, c’est parce que cette dynamique n’existe pas. En effet, face au terrorisme assaillant avec ses anges de terreur, une dynamique sous-régionale est recommandée.
FACE AU TERRORISME…
Sur le pont des arts, dans l’expressivité du terrorisme, les passagers suicidaires à motos ne s’ignorent pas. Après leurs attaques au Bénin, les éléments de la mutuelle internationale du terrorisme, avec le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), s’évadent et s’évaporent.
Pour gagner face au terrorisme, il urge une réponse sécuritaire coordonnée entre les Etats de l’AES (surtout le Niger et le Burkina) et le Bénin. C’est ensemble qu’il faut dégonfler les motos, le moyen de transport privilégié des terroristes.
Devant cette guerre asymétrique, un cadre formel avec des stratégies sécuritaires et militaires conjointes dans cette zone confirmée de refuge des terroristes est d’une nécessité.
L’ allure des évènements ces derniers temps dans ces trois pays exige une combinaison d’approches consensuelles.Une stratégie préventive et défensive doit s’appuyer sur une coopération régionale solide.
…UNE APPROCHE À SALUER
Si la surveillance électronique et le renseignement ont eu leurs limites, le droit de poursuite doit être une priorité.
Dans cette zone difficile, d’accès, il faut le droit de poursuite de bataillons mixtes. Quand les Individus armés non identifiés finissent de commettre leurs incartades, il est impérieux de les combattre avec des patrouilles coordonnées pour parer au plus pressé.
Mais pourquoi cette dynamique jouit-elle d’une minorité d’adhésion pour sa concrétisation?
Les patrons des trois armées ont un parcours professionnel triomphant. Les militaires, après les académies de guerre ne sont pas souvent des rancuniers joyeux.
Mais pourquoi leurs coups de fil tombent dans le vide pour la réalisation de cet objectif?
Avouons-le, il y a des dissensions politiques froides entre surtout le Niger et le Bénin. Après le coup d’État contre le président Bazoum, l’axe Niamey/Porto-Novo n’a pas totalement vidé les contentieux.
À l’heure de la décrispation entre les deux pays grâce à la méditation des ex présidents béninois Soglo et Yayi, il urge d’oublier les pommes de discorde. Sur le plan politique, une humble concorde établie avec splendeur pour la sécurité collective sous-régionale doit accompagner la détermination des militaires.
Le Niger, le Burkina et le Bénin doivent coopérer et ne pas être des spectateurs qui s’ignorent face au terrorisme.
Il faut que les politiques oublient l’instinct isolé de survie et les ressentiments aveugles qui mènent à la ruine. A s’y méprendre.
Site lafriqueenmarche du 20 janvier 2025 No 815