La Chronique internationale de Murielle MENSAH
Jacob Zuma et son parti « uMKhonto we Sizwe » ont fait mal à l’ANC. Au terme des dernières législatives du 29 mai dernier, cette nouvelle formation politique est classée 3 ème avec plus de 15%. Avec ce score, l’ex président sud-africain va-t-il quitter ou maintenir la citadelle de la rhétorique? L’Alliance démocratique, le parti à dominance blanche (synonyme d’apartheid), sera-t-il au pouvoir dans le cadre d’une cohabitation avec l’ANC de Nelson Mandela ?
Jacob Zuma renvoyé de l’ANC pour corruption et qui a dû laisser son poste de président de la République vient de prendre sa revanche sur l’histoire.
Chassé du pouvoir et de l’ANC historique, il a mis sur pied son parti. Et six mois après avec des dernières législatives, Zuma a récité sa puissance. Il a réussi à asseoir avec une sphère d’intelligence son retour en grâce.
Et dans la pragmatique du lendemain, il faut décrypter la performance du parti de Zuma, et ce avec des conséquences multidimensionnelles.
A L’HORIZON…
En terme de résultats, son rang de 3 ème après l’ANC, l’Alliance démocratique et devant le EFF (Combattants pour la liberté économique ) de Julius Malema en 4 ème position fait de lui une échelle obligatoire, en somme un faiseur de roi.
Aucun parti n’ayant eu la majorité absolue, une coalition au pouvoir s’impose. Contre l’ordre économique en panne de son pays sous la gouvernance ANC, Zuma va-t-il contribuer à évincer Cyril Ramaphosa du pouvoir ?
En effet, après les critiques acerbes contre l’éclipse des performances de l’ANC que fera Zuma? Va-t-il rester fidèle à sa logique et continuer de secouer le cocotier ANC en privant le parti historique d’un nouveau mandat à la tête du pays? Va-t-il ranger la rengaine et constituer une perspective de coalition avec l’ANC ou contre cette formation ?
Priver le parti historique de pouvoir, c’est faire une alliance de cohabitation avec le parti à dominance blanche, l’Alliance démocratique et le EFF de Julius Malema.
Priver l’ANC et faire coalition avec l’Alliance démocratique, c’est trouver un terrain d’entente avec un parti à dominante blanche.
Jacob Zuma prendra-t-il le risque de retourner à la torpeur décisionnelle avec des survivances de l’apartheid par rapport au vécu quotidien difficile des Sud-africains?
… TERRAIN D’ENTENTE
De 57% en 2019 contre 40% en 2024, la défaite de l’ANC ouvre tous les scénarios.
Que fera Jacob Zuma avec sa position de guetteur?
Que fera-t-il après avoir surfé sur son assise populaire, sur sa base militante à solidarité Zulu dans la province du
KwaZulu-Natal?
Fera-t-il restaurer un modèle légitime démocratique et favoriser le retour au pouvoir de la minorité blanche même si c’est dans une coalition ?
Nelson Mandela a de quoi se retourner dans sa tombe.
Site lafriqueenmarche du 03 juin 2024 No 660