Avec des intentions de vote oscillant entre 40 et 47% des voix, des enquêtes d’opinion prédisent la défaite de l’ANC. Le parti historique risque de perdre sa majorité absolue au Parlement le 29 mai 2024.
Fort de ces sondages, le premier parti d’opposition, le président de l’Alliance démocratique, John Steenhuisen ( le vent en poupe après que sa principale rivale, Mpho Phalatse, ancienne maire de Johannesburg et première femme noire à ce poste, a été évincée par un vote de défiance) appelle à une coalition pour chasser l’ANC du pouvoir au terme des élections générales de 2024.
L’Alliance démocratique née en 2000 de la fusion de trois partis souhaite la formation d’: « une opposition unie» à travers « un pacte préélectoral.», pour chasser l’ANC du pouvoir aux élections générales.
UNE COALITION DE L’OPPOSITION AU POUVOIR…
John Steenhuisen poursuit son plaidoyer pour une union sacrée de l’opposition : « L’Afrique du Sud ne peut pas laisser passer cinq années de plus et contempler les chamailleries entre partis d’opposition.».
Le parti EFF (Combattants pour la liberté économique, parti radical de gauche, ndlr) de Julius Malema est aussi favorable pour cette dynamique. Il entend : « Inaugurer un gouvernement de coalition nationale», formé par des partis jusqu’alors dans l’opposition.
Du côté de uMKhonto le parti de Zuma, on n’exclut pas non plus la perspective d’une coalition. En basculant dans l’opposition, l’ANC retrouvera peut-être une raison de «travailler plus dur et regagner le pouvoir.», dit-on dans le nouveau parti de Zuma.
…EN CAS DE DÉFAITE DE L’ANC ?
Des sondages donnent l’ANC sous les 50% des suffrages en 2024. L’ANC est passé pour la première fois sous cette barre lors des élections locales en 2021, dans un contexte économique et social morose.
La tendance aux locales serait-elle confirmée? Cyril Ramaphosa, le chef d’Etat, 71 ans n’est pas assuré d’un deuxième mandat en cas de défaite de l’ANC.
En visite le mois dernier dans la province du KwaZulu-Natal où il voyait des affiches de partis qui ont promis de détrôner l’ANC, le président Cyril Ramaphosa, qui compte sur un second mandat, a appelé les électeurs à ne pas se laisser tenter par ceux qui veulent «grignoter» du terrain, affirmant qu’ils n’accèderont de toute façon pas au pouvoir.
Le parti historique fait face à un mécontentement grandissant nourri par un chômage endémique, des inégalités toujours plus grandes et une grave crise de l’électricité qui prive les quelque 60 millions de Sud-Africains de courant jusqu’à près de 12h par jour sans oublier les coupures d’eau, toute cette situation qui empoisonne le quotidien des Sud-africains.
Rappelons que l’opposition n’a toutefois jamais percé jusqu’ici pour avoir la majorité absolue, sans oublier que l’Alliance démocratique n’a rassemblé que 20% des voix aux dernières élections locales.
Lire aussi Afrique du Sud/Élections : KZN, une province à enjeux, l’ANC en danger?
John SHADUNA correspondant en Afrique du Sud.
Site lafriqueenmarche du 29 mai 2024 No 655