La Banque africaine de développement (BAD) finance-t-elle moins le développement de l’Afrique ? Le débat fait rage entre les tenants d’un procès et ceux qui pensent le contraire.
La Banque africaine de développement (BAD) a plus que doublé son capital suite au Conseil des gouverneurs qui a validé la 7 ème augmentation du capital de l’institution.
Ce qui a fait passer son capital de 100 à 225 milliards de dollars soit 112.500 milliards de francs CFA.soit plus de 125% d’augmentation.
Il y a quelques jours, la BAD, face aux difficultés conjoncturelles et structurelles des pays africains dues au délestage, a décidé de lever des milliards supplémentaires pour brancher l’Afrique.
Cependant depuis quelques années, de nombreux observateurs avisés s’interrogent sur l’impact véritable de la BAD sur le développement du continent.
Jerry Senousi macroéconomiste est de ceux-là. Il pense que : « La BAD en matière de développement des infrastructures et de transformation économique du continent fait peu.».
Mieux, il soutient que la la BAD : « Finance moins l’Afrique contrairement aux bailleurs de fonds étrangers du continent.».
« Avec ce capital, l’institution financière panafricaine donne l’impression de consommer beaucoup de ressources pour des résultats trop peu visibles.», dit-il pour conclure.
Huru Adegbe, également analyste financier abonde dans le même sens et met en exergue : « Le peu de ressources de la part de la BAD pour la réduction du chômage via le soutien aux statups et autres projets portés par la jeunesse.».
Il poursuit : « Cependant, le vers est dans le fruit, car le faible financement du développement africain par la BAD.edt dû à la faiblesse de ses capacités juridiques, au coût élevé des litiges, l’inexpérience des fonctionnaires de l’institution sans oublier la gouvernance…».
AVIS OPPOSÉ
« Il est très aisé de critiquer la BAD sans avoir cerné des préalables qui découlent du manuel de procédures de cette institution financière panafricaine. », défend mordicus Ibikunle Rachid, chargé de mission économique.
Poursuivant ses explications, Riwan Djisu, macroéconomiste fait revisiter les missions principales de la BAD. A ses dires, on retient : « Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, industrialiser le continent noir et l’intégrer et améliorer la qualité de vie des populations…».
Au bilan, il pense que la BAD s’acquitte de sa mission. Il décrie l’afropessimisme et met en avant le savoir-faire de la BAD.
« Avec une population de plus d’un milliard de personnes et avec un vivier de Talents conséquents, la BAD met en avant l’Afrique qui représente une opportunité financière non négligeable. Sans oublier que les autres continents ont un capital/risque vieux de plus de 15 à 20 ans plus que l’Afrique…», dit il pour conclure.
Sandrine DIOP
Site L’Afrique en marche du 29 avril 2024 No 630