Alimentation Humaine/Commerce d’Insectes: Un Marché D’avenir Au Bénin ?

Mise en ligne : L'Afrique en marche | 29 juillet 2024 dans Pyramide économie | Temps de lecture: 4 mins

Alimentation Humaine/Commerce d’Insectes: Un Marché D’avenir Au Bénin ?
L'Afrique en marche

Le commerce des insectes comestibles comme les grillons dans l’alimentation humaine ira-t-il grandissant au fil des années ? Au regard des techniques de production et de valorisation des grillons, il n’y a plus de doutes.

« Le marché d’insectes commestibles notamment les grillons pourrait représenter des millions de dollars US dans les prochaines années dans de nombreux pays en Afrique. On peut citer l’Afrique du sud, le Nigeria, le Ghana, le Bénin…», affirme Akim Kituna, un entomologiste nigérian, spécialiste de l’étude des insectes.

«Si la consommation d’insectes par l’être humain est une réalité en occident, elle n’a pas encore conquis tous les cieux africains. L’expert nigérian citant des prévisions réalisées par « Meticulous Research », les chiffres d’affaires européen du marché des insectes comestibles a dépassé 260 millions de dollars (220 millions d’euros) en 2023, soit le triple par rapport à 2018. Cependant, l’Afrique peut revendiquer un marché d’un dizaine de millions de dollars US à la même époque…», précise-t-il encore.

INSECTES COMESTIBLES..

« En occident, les fins gourmets et gourmands se régalent déjà de sucettes ou de bonbons renfermant fourmis, criquets et grillons parfumés à la fraise, à la pomme ou à l’orange. Là-bas, quand on débute en entomophagie, on privilégie des insectes de petite taille ou aux saveurs subtiles comme les grillons…», dit-il encore.

Quand l’homme de science citait le Bénin, on a paniqué. Contre toute attente, c’est bel et bien la réalité.

En effet, un atelier sur l’utilisation et la valorisation des insectes comestibles dans l’alimentation humaine et animale qui a eu lieu les 15 et 16 juillet 2024 à Grand-popo confirme que la science a franchi le rubicon et que notre pays va devenir un pays pionnier dans ce secteur.

«L’élevage des insectes comestibles présente de nombreux avantages notamment sur les plans nutritionnels, économiques et environnementaux…», déclare Racilia Ganta, assistante de recherche à la Faculté des sciences agronomiques à l’UAC.

Pour elle, dans une communication à cet atelier : « Les insectes sont riches en protéines et en micronutriments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Leur production nécessite moins d’espace et d’énergie en
comparaison avec l’élevage des gros bétails qui est plus contraignant.».

…UN DOMAINE PLUS NON NÉGLIGÉ

La Béninoise Racilia Ganta, assistante de recherche à la FSA/ UAC confirme à travers ses recherches qu’il y a des insectes comestibles.

 

« De ce fait, face à la raréfaction des ressources alimentaires et à l’augmentation de la population mondiale, les insectes sont de plus en plus considérés comme une alternative durable aux protéines animales. En misant sur ce secteur, le Bénin poursuit désormais un double objectif pour valoriser et promouvoir la consommation des insectes comestibles dans notre pays…», dit-elle.

« C’est pour ces raisons que le Laboratoire d’entomologie agricole (LEAG) de la FSA /UAC) a entrepris la production des grillons. Il s’agit de quatre espèces « Gryllus bimaculatus »; « Gtyllodes sigillatus »; « Acheta domesticus » et « Scapsîpedus Sp »..», détaille-t-elle encore.

« Au cours de l’étape d’établissement des cultures et de maintenance des populations, ledit laboratoire de l’Université de Calavi produit toutes espèces confondues, 40.000 grillons par semaine. L’élevage de l’espèce, Brachytrupes membranaceus reste encore embryonnaires et expérimental, mais les insectes sont récoltés et maintenus dans des bacs en terre avant l’abattage, la transformation et la consommation…», complète encore la chercheuse béninoise.

Et pour conclure,
Racilia Ganta laisse à la postérité que : « Le LEAG envisage d’optimiser ses grillons cultures et de proposer des formules de transformation simples de grillons en vue d’une effective contribution à la réduction de l’insécurité alimentaire au Bénin…».

Rappelons qu’en Afrique, on est encore à une étape embryonnaire en ce qui concerne l’incorporation des insectes comestibles ( grillons, termites, criquets) dans les bases alimentaires comme c’est le cas des farines, chips et biscuits afin de renforcer leur composition en protéines.

Wilfried GBÊGAN correspondant au Nigeria avec la collaboration de Olga HOUÊVI au Bénin.

Site L’Afrique en marche du 29 juillet 2024 No 704

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