La coalition gouvernementale du chancelier allemand, Olaf Scholz, qualifiée de « Feux Tricolores », a implosé en plein vol. Face à l’impasse, seules les législatives anticipées pourraient remettre le pays sur les rails.
L’allusion politique de « Feux tricolores » pendant trois ans, renvoie à l’équipe gouvernementale allemande hétéroclite, qui unissait la gauche avec les sociaux-démocrates et écologistes aux libéraux du FDP à droite,
Le départ de tous les ministres libéraux, a provoqué la fin de la coalition au pouvoir de facto mercredi soir, coalition en place depuis fin 2021.
C’est rare, car en Allemagne, les ruptures de coalition sont très rares. Cependant, l’équipe gouvernementale était minée depuis des mois par des dissensions sur l’économie, l’immigration, la sécurité, et des querelles de personnes.
La fin de l’actuel exécutif allemand induit inéluctablement les législatives.
Le scrutin était initialement prévu en septembre 2025. Elles pourraient avoir lieu « au plus tard fin mars», a indiqué Olaf Scholz.
Contrairement à ce vœu du chancelier, qui a annoncé qu’il allait ouvrir la voie à des élections anticipées dans le pays, ses adversaires exigent un scrutin à mi-janvier 2025.
Avant le scrutin, il faut un vote de confiance, que l’actuel chancelier a toutes les chances de perdre. Ce qui poussent certains observateurs avertis à prédire des législatives pour janvier que mars.
ENTRE AUTRES CAUSES…
La raison principale de l’implosion de l’équipe gouvernementale découle des profondes divergences entre le chancelier et le ministre des Finances sur la politique budgétaire et économique à suivre.
Le premier, le chancelier allemand, Olaf Scholz est partisan d’une relance de l’économie nationale en panne par les dépenses. Le second, Christian Lindner, chantre des Libéraux prône des coupes sociales et une stricte discipline budgétaire.
La discorde entre cet attelage gouvernemental allemand hétéroclite, qui unissait à gauche sociaux-démocrates et écologistes aux libéraux du FDP à droite, a volé en éclats.

C’est suite au limogeage mercredi soir du ministre des Finances et chef de file des libéraux, Christian Lindner.
Olaf Scholz et Christian Lindner ont étalé leurs griefs par médias interposés. Christian Lindner a : « Trop souvent trahi ma confiance», a déploré Olaf Scholz, dénonçant un comportement « égoïste ».
L’ex-ministre des Finances a en retour reproché au chancelier d’entraîner le pays : « Dans une phase d’incertitudes avec une rupture calculée de cette coalition.».
…LE CHANCELIER INFLEXIBLE

Face à la crise, le chancelier social-démocrate allemand, Olaf Scholz, a explicité sa pensée et a dénoncé les ultimatums de son ministre des Finances, et a jugé qu’il n’y avait plus : «…De confiance suffisante pour la poursuite d’une coopération.».
Olaf Scholz poursuit et plaide : « Nous avons besoin d’un gouvernement capable d’agir et qui ait la force de prendre les décisions nécessaires pour notre pays.».
Quant au budget 2025, dont la préparation est à l’origine de la crise actuelle, c’est l’incertitude. Faute d’adoption au Parlement, une version minimum et réduite pourrait être appliquée à partir de janvier 2025.
Olaf Scholz espère adopter quelques textes de loi jugés prioritaires, grâce à des majorités au cas par cas. Malgré les espoirs du chancelier, va-t-il pouvoir tenir quelques mois encore pour diriger un gouvernement minoritaire?
CRISE AU MOMENT OÙ…
Olaf Scholz, privé de majorité, la coalition ne tombe-t-elle pas à un plus mauvais moment pour l’économie allemande, la 1ère européenne ?
En effet, la crise politique allemande intervient à un moment de grave crise industrielle. Mieux, cette crise est survenue au lendemain de l’élection du républicain américain, Donald Trump comme président aux Etats-Unis, qui a annonce des batailles commerciales et douanières avec le « Vieux continent ».
…À L’HORIZON
Si les élections devaient se tenir demain, Olaf Scholz va échouer. Selon les sondages, l’opposition conservatrice arriverait en tête avec plus de 30% des voix.
Dans cette configuration, c’est le chef des conservateurs, Friedrich Merz qui ferait figure de favori pour devenir chancelier.
Cependant, aura-t-il la capacité d’obtenir au terme des législatives, une coalition majoritaire?
Malheureusement, les mêmes enquêtes d’opinion prédisent que la droite conservatrice n’a pas la possibilité d’avoir la majorité sans le soutien de l’extrême droite AFD, citée en deuxième position.
En Allemagne, à l’heure des 35 ans de l’écroulement du Mur de Berlin, ce pays vit un moment politique un peu compliqué.
Salifou DIAGNE correspondant en Belgique
Site lafriqueenmarche du 10 novembre 2024 No 762