L’Editorial de Murielle MENSAH
L’ armée béninoise a été attaquée. Le bilan est lourd et fait état de 28 morts. À mon tour, je m’incline devant la mémoire de nos héros tombés au combat. Au-delà de la forme décente de condoléances du parti « Les Démocrates » que dire de sa proposition faite au gouvernement de faire observer trois jours de deuil national ? Patrice Talon va-t-il accéder à cette requête ?
À l’avènement de Patrice Talon en 2016, il n’y a plus de mise en berne de notre beau drapeau tricolore. Il n’y a plus de deuil national sans oublier l’observance d’une minute de silence en conseil des ministres. Toutes ces formes protocolaires ne font plus partie du paysage politique béninois.
Suite à l’attaque terroriste du 8 janvier dernier, le parti « Les Démocrates »entretient, réclame et sort « politiquement » la proposition de trois jours de deuil national.
QUELLE SUITE…
Au regard des circonstances exceptionnelles de cette attaque terroriste, cette proposition est de nature à rendre les honneurs à nos militaires tombés au combat et à tout le Bénin endeuillé.
Sur le front de la vague d’émotions, le parti de Yayi, après avoir rendu hommage à notre armée, clé de voûte de notre sécurité collective avec un message de condoléances très bien appuyé, peut-elle espérer une suite favorable? Cette proposition a-t-elle une chance d’aboutir? Pour plusieurs raisons, il faut en douter.
D’abord, cette suggestion, même si elle est importante, vient d’opposants compétiteurs. Et sous les tropiques du Bénin, quand une proposition vient de l’opposition, elle est suspectée d’être une étrange partie de cache-cache.
Mieux, avec Patrice Talon, il ne faut jamais s’attendre à un voir un leader comme le dirigeant béninois, contraint par les circonstances. Le concepteur de la « Rupture » ne fonctionne pas sous la pression d’horizons qui sont contraires à ses exigences du début. Depuis 2016, Patrice Talon a déjà démontré qu’il n’est pas de sa gouvernance, de changer brusquement son sens politique réuni depuis fort longtemps.
… POUR CETTE PROPOSITION ?
Même si en politique, le terme « JAMAIS » n’existe pas, dès lors, ce qui est interdit depuis 2016 à l’avènement de Patrice Talon, l’hommage aux soldats morts en mission commandée le 8 janvier dernier ne peut sortir de la dialectique de l’être et du paraître.
En implantant ce drapeau dans le jardin de Patrice Talon, le parti « Les Démocrates » est bel et bien conscient que le patron de la « Rupture » ne va pas plier à cette exigence.
En cette veille de 2026, les lieux et les moments des confrontations ne peuvent manquer d’advenir. Vont-ils se multiplier dans la pénombre en accentuant davantage le traditionnel clivage mouvance/opposition, longue et riche depuis 2016 ?
« On ne choisit pas toujours le cadre des combats politiques, mais il faut savoir se servir du terrain.», dit la maxime.
Site lafriqueenmarche du 13 janvier No 809