La Conférence Episcopale du Bénin (CEB) et son bras opérationnel, l’Aumônerie nationale des cadres et personnalités politiques
du Bénin (ANCPPB), organisatrice du Colloque scientifique sur le Code Électoral et le vivre ensemble du 25 avril 2024, ont lancé le recueil contenant les recommandations issues dudit colloque. C’était le jeudi 29 juin 2024 au Chant d’oiseau de Cotonou.
« Les autorités religieuses et traditionnelles à continuer à jouer leur partition pour le maintien de la paix, du consensus et du vivre-ensemble afin d’anticiper les éventuels risques de conflits pré ou post-électoraux susceptibles de perturber la quiétude des Béninois et des Béninoises, ainsi que celle de tous les étrangers vivant parmi nous», telle est la première recommandation.
« Le chef de l’État à renforcer le dialogue et la concertation avec toutes les parties prenantes au processus électoral en vue de solutions consensuelles aux diverses préoccupations découlant de l’analyse scientifique du Code électoral du Bénin par les divers experts qui se sont succédé lors du colloque ; et à œuvrer en amont et en aval à la résolution des problèmes liés au Code électoral pour la tenue d’un dialogue national en vue de la réconciliation et du rassemblement de tous les fils et filles du Bénin », figure en 2ème position comme recommandation du document qui les présente après le Colloque sur le Code électoral et le vivre ensemble du 25 avril 2024.
La déclaration de la Conférence épiscopale du Bénin (CEB) s’adresse en particulier, aux gouvernants, à travers huit recommandations issues du colloque scientifique organisé le 25 avril 2024 par l’Église catholique du Bénin.
C’est le secrétaire général adjoint de la CEB, le père Éric Okpéïcha, qui a présenté ledit document. Au terme de sa présentation, l’hymne national du Bénin a été entonné pour marquer l’événement. C’était en présence des personnalités politiques et religieuses.
Ladite déclaration a été officiellement remise à Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou et président de la CEB.
DES ACTES POUR LA PAIX…
L’objectif du clergé est de parvenir à moyen et long termes, à des élections transparentes, inclusives, libres et démocratiques.
Voici ci-dessous, les recommandations issues du colloque scientifique.
La CEB invite :
1- Les autorités religieuses et traditionnelles à continuer à jouer leur partition pour le maintien de la paix, du consensus et du vivre-ensemble afin d’anticiper les éventuels risques de conflits pré ou post-électoraux susceptibles de perturber la quiétude des Béninois et des Béninoises, ainsi que celle de tous les étrangers vivant parmi nous ;
2- Le chef de l’État à renforcer le dialogue et la concertation avec toutes les parties prenantes au processus électoral en vue de solutions consensuelles aux diverses préoccupations découlant de l’analyse scientifique du Code électoral du Bénin par les divers experts qui se sont succédé lors du colloque ; et à œuvrer en amont et en aval à la résolution des problèmes liés au Code électoral pour la tenue d’un dialogue national en vue de la réconciliation et du rassemblement de tous les fils et filles du Bénin ;
3- Le Gouvernement et l’Assemblée nationale à œuvrer à une relecture consensuelle du Code électoral dans un esprit de vérité et dans l’intérêt supérieur de la Nation en faisant attention :
– à l’impact que son application peut avoir sur les résultats des législatives de 2026. En effet, si avec 10 % de seuil au niveau national, seuls trois partis ont pu entrer au Parlement, que pourrait-on attendre de l’application du seuil de 20 % non plus au niveau national, mais par circonscription électorale ?
– aux éventualités possibles qui pourraient survenir à l’issue des élections de 2026 et à leurs conséquences pour la gestion pacifique du pouvoir. Aucune des éventualités possibles, à l’examen de la situation, n’est rassurante pour la Nation ni pour aucun des partis politiques ;
– aux dispositions imprécises dans la loi dont la mise en œuvre peut être source de problèmes en 2026 ;
4- Le Gouvernement et tous les acteurs politiques à prendre en compte le fait que la paix sociale, que favorisera la relecture du code électoral, repose également sur le dialogue, facteur de réconciliation, de pardon mutuel et de rassemblement de toutes les parties pour le bien-être de tous ;
5- Les partis politiques, toutes tendances confondues, à faire preuve de flexibilité dans leurs diverses prises de position en tenant compte de l’intérêt général du peuple béninois qui n’aspire qu’à la paix et au développement dans les circonstances actuelles ;
6- L’ensemble des acteurs politiques, la société civile et les faiseurs d’opinion à promouvoir avec l’État des relations et des projets qui respectent les aspirations du peuple béninois à un Code électoral et à des mesures garantissant la paix sociale et l’organisation d’élections réellement inclusives, transparentes et démocratiques en 2026 ;
7- Toutes les parties prenantes à mettre en place, et dans un partenariat des autorités morales avec l’État, un Conseil national pour le vivre-ensemble et la paix qui soit un organe de veille citoyenne et morale pour le vivre-ensemble national, un creuset d’échanges, de partages et de propositions sur toutes les questions devant garantir la paix sociale, gage d’un ordre politique et de développement au profit de tous ;
8- Le peuple béninois :
– à promouvoir, à travers des comportements et des prises de position, la culture de la vérité, de la réconciliation, du pardon mutuel et de la paix pour des élections inclusives et paisibles en 2026 ;
– à partager avec leurs représentants au Parlement et leurs élus locaux, les conclusions du colloque ;
– à prier et à jeûner, dans un esprit de crainte de Dieu et de conversion qui favorise le changement des mentalités et des pratiques, afin que Dieu continue de bénir et de protéger notre pays, le Bénin, pour le conduire à travers la relecture du Code électoral, à des élections inclusives, pacifiques et crédibles en 2026 et au-delà.
Gathum GBAGUIDI
Site lafriqueenmarche du 23 juin 2024 No 678