Que devient l’Association nationale de l’entretien des cimetières (Anec), une initiative de feu Mgr Isidore de Souza?
L’Église catholique a fait émerger une initiative visant à appuyer les communes par rapport à l’œuvre de salubrité des cimetières surtout celui de PK 14.
C’était une vision de Mgr Isidore de Souza, qui avait initié l’Association nationale de l’entretien des cimetières (Anec).
En effet, le défunt prélat béninois a oeuvré pendant longtemps pour que le cimetière PK 14, le plus grand cimetière de Cotonou soit toujours propre.
BÉNIN : SECTEUR FUNÉRAIRE, DE NOUVELLES RÈGLES…
Des années après cette initiative, le gouvernement béninois, a annoncé le 19 juin 2024, l’adoption d’un décret visant à réorganiser le secteur funéraire. Ce cadre réglementaire a-t-il produit ses effets?
Dans nos cimetières, les 1er et 2 novembre 2024 ( comme on ne se souvient de l’importance des cimetières chaque année qu’à l’occasion de la Toussaint et de la fête des défunts), le constat est encore là. La brousse dicte toujours sa loi dans nos cimetières.
Par ce décret du 19 juin 2024, l’Etat béninois confie désormais, l’entretien des cimetières aux communes. Ces dernières ont-elles fait le travail? Si oui, peut-on dire que les attentes sont comblées au regard du constat ces derniers jours?
Visiblement, au regard de l’état des lieux, le décret est loin d’avoir produit ses effets.
Pour rappel, par ce décret, l’Etat veut mettre un terme aux « graves lacunes » dans le secteur funéraire.
En effet, l »Etat vise à : « Réorganiser le secteur en le mettant aux normes et standards requis en matière de santé, d’hygiène, d’assainissement et d’environnement.
Le décret prévoit également : « Les qualifications minimales requises pour opérer dans ce domaine et les sanctions encourues par les contrevenants aux règles édictées ».
Ce décret apporte aussi, de nouvelles normes techniques, sanitaires et environnementales applicables à la création, la gestion des pompes funèbres, des funéraniums, des crématoriums et des cimetières, un secteur régit jusqu’alors par une loi vieille de 29 ans.
Plus tôt, en juillet 2023, l’État béninois lançait une étude de faisabilité et de dimensionnement d’un projet visant à « construire un centre funéraire, un crématorium, une morgue avec pour but de moderniser la prise en charge des défunts jusqu’à leur dernière demeure ».
De même, l’exécutif annonçait la création d’une école de formation en thanatopraxie pour disposer, à moyen terme, du personnel qualifié pour délivrer les soins de conservation de dépouilles mortelles.
Suite à ce cadre réglementaire, on constate malheureusement que la situation des cimetières où règne la brousse n’a pas changé.
Outre l’insalubrité constatée dans les cimetières, tout porte à croire que les profanations de tombes s’y déroulent encore au regard de la dégradation avancée de certaines tombes.
La réorganisation du secteur funéraire n’a donc pas encore produit tous ses effets au Bénin, dans un pays où l’on croit fermement que : « Les morts ne sont pas morts.»
Elysée LAHAMY
Site lafriqueenmarche du 3 novembre 2024 No 760.