La question de l’audit de la liste électorale enclenchée par le Cadre de concertation des partis d’opposition a eu l’avantage de démontrer l’état d’esprit de la mouvance présidentielle. Le communiqué de l’UPR par rapport à cet audit en dit long. Cependant,
le cadre de concertation des partis d’opposition doit-il ignorer le code électoral?
Si le Cadre de concertation des partis d’opposition n’existait pas, il fallait le créer.
En effet, l’abnégation de ce Cadre par rapport au fichier électoral a permis de bouger les lignes. Un audit du fichier est de nature à dissiper les doutes pour des élections générales crédibles et transparentes en 2026.
Et contre toute attente, c’est le plus grand parti du camp présidentiel, en occurrence l’UPR qui affiche une position paradoxale à cette initiative d’audit du fichier électoral.
Pourquoi cette sorte de doutes de la part de ce parti? Pourquoi ces réserves pour s’associer à un audit international indépendant de la liste électorale? Ce communiqué
de l’UPR a-t-il l’avantage de prouver à l’opinion que la « Rupture » et sa majorité parlementaire sont-elles hostiles à la transparence?
CODE ÉLECTORAL…
Le Cadre de concertation des partis d’opposition, tout en s’attardant sur l’audit du fichier électoral doit exiger, le toilettage du code électoral avec ses réformes institutionnelles.
En effet, à quelques mois des élections communales, législatives et la présidentielle prévues en 2026, le Cadre doit également se projeter sur ce terrain.
Pour rappel, les nouvelles dispositions du code électoral modifié en mars 2024, mettent en exergue des dispositions d’une telle complexité que beaucoup de citoyens sont perdus.
En effet, le code électoral durcit considérablement les conditions de candidature à la présidentielle et d’obtention de sièges de députés.
Pour être éligibles, les candidats à la présidence et à la vice-présidence devront avoir le parrainage d’un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 15% de l’ensemble des députés et des maires et provenant de 3/5ème des circonscriptions électorales législatives.
Et un député ou un maire ne pourra parrainer qu’un candidat membre ou désigné du parti sur la liste duquel il a été élu. (Un député ou maire ne pourra parrainer un candidat issu d’un autre parti qu’en cas de signature d’un accord de gouvernance conclu avant l’élection).
Sous toutes les coutures, les débats ont démontré que le code électoral est bien étrange et suscite un malaise politique profond surtout s’agissant de l’élection des parlementaires.
Il sera difficile pour les partis politiques d’avoir le moindre député puisque seuls pourront obtenir des députés les partis dont les listes ont recueilli au moins 20% des suffrages exprimés dans les 24 circonscriptions électorales législatives.
Ce seuil de 20% dans toutes les circonscriptions pour qu’un parti puisse obtenir le moindre poste de député est la disposition qui hante tous les esprits.
Il urge que le Cadre de concertation des partis d’opposition exige un toilettage de ce code électoral avant les élections générales de 2026.
Nourou TIDJANI
Site lafriqueenmarche du 27 novembre 2024 No 775