L’Editorial de Murielle MENSAH
Personne ne peut nier que le professeur David Koffi Aza, a un prestigieux rang d’homme de science. De même, sa stature de garant requis de la tradition endogène ne souffre d’aucune ambiguïté. Cependant, au salon de la Constitution, son interprétation du Tofâ 2025 relève-t-elle seulement de la science ?
D’habitude, quand le professeur Koffi Aza parle, il rassemble les citoyens d’ici et d’ailleurs autour d’un moment fédérateur centré sur ‘un intérêt cultuel commun : les prédictions du Tofâ. C’est notre vénéré « bokonon national ».
Malheureusement, aux confluents de ce rendez-vous 2025, la tradition qui restait à des étapes séquentielles de la science, lui indique l’examen d’options politiques.
Dès lors, assiste-t-on à un processus de contradictions tendancieuses et, à la limite, manipulatrices? Tout porte à le croire.
EMERGENCE D’UN PROBLÈME…
En effet, dans toutes les spiritualités du monde, le temps et l’espace sont des notions cardinales. Ils comptent encore, car ils continuent d’influencer les hommes.
Mieux, l’oracle n’existe pas sans l’être humain qui en assure la représentation. Si notre « bokonon national » fait bien de confiner sa démonstration dans l’espace territorial qu’est notre pays, le Bénin, il ne dit pas, par contre très clairement, comment le Fâ recommande-t-il d’appliquer la notion du temps à tout ce que lui il en dit.
En outre, dans son interprétation, le professeur Aza se refuse de nous dire, de quand à quand, jouent les présentes recommandations du Fâ. Autrement dit, quelles sont les limites, dans le temps, des prédictions de l’oracle?
A l’écouter, on retient que le mandat du président de la République pourrait être à vie. Selon notre Constitution, ce n’est pas possible. Le Bénin n’a pas fait l’option d’une monarchie.
Pour rappel, la Constitution béninoise limite strictement le nombre de mandats présidentiels à deux.
À juste titre, l’article 42 stipule que : «Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels.».
En insinuant que le Tofâ 2025 « cautionne » un 3 ème mandat pour Patrice Talon, ce faisant, le professeur Aza ne manque-t-il pas d’audace ou de courage pour reconnaître qu’il préconise ainsi subtilement, son désir personnel de voir le patron de la « Rupture » aller au-delà des dispositions et « prescriptions » constitutionnelles.
… POUR L’AVENIR DE LA CITÉ
Pourtant, lui-même avance que le Fâ est dynamique et qu’il arrive que ses recommandations tombent dans la caducité.
Nous savons, tous, que les prédictions du Fâ sont, en effet, annuelles et limitatives.
Donc, si notre Constitution prévoit des délais et des prescriptions, comment le Fâ peut-il recommander d’y déroger, sans tomber dans la propagande manipulatrice ?
En attendant les réponses à nos multiples questions, que les partisans du 3 ème mandat exultent.
Que les autres Béninois soient aussi glorieux au nom de la Constitution, car rien n’est joué.
Que chaque camp proclamera bientôt les éloges de sa thèse pour l’éclat de la République pour motiver la décision en triomphe ou non de Patrice Talon.
En attendant, la polémique continue et le professeur Koffi Aza en devient malheureusement l’épicentre.
Site lafriqueenmarche du 14 janvier 2025 No 810