Thomas Sankara, le père de la révolution Burkinabè a été assassiné le 15 octobre 1987. Il est né le 21 décembre 1949 à Yako.
Ce coup d’Etat sanglant commandité par Blaise Compaoré, le No 2 du régime, a fait 13 morts.
Aujourd’hui, 37 ans après sa mort, revisitons ci-dessous, certaines citations de ce leader africain très charismatique, citations qui continuent de donner beaucoup de rythme à l’histoire avec des problématiques toujours d’actualité.
…QUELQUES CITATIONS DE THOMAS SANKARA
C1 : Je me suis fait une raison. Soit je finirai vieil homme quelque part, soit ce sera une fin violente, car nous avons tellement d’ennemis. Une fois qu’on l’a accepté, ce n’est plus qu’une question de
temps. Cela viendra aujourd’hui, ou demain. D’ailleurs, je sais qu’on ne dira pas en me désignant un
jour : ‘’c’est l’ancien président du Burkina Faso’’, on dira : ‘’c’est la tombe de l’ancien président du
Burkina Faso.
C2 : On peut tuer un homme, mais pas ces idées.
C3 : Cela va nous couter la vie peut être, mais nous sommes pour prendre les risques, nous sommes là pour oser et vous êtes là pour continuer la lutte coûte que coûte.
C4 : Les grandes tragédies de l’histoire révèlent les grands hommes, mais ce sont les minables qui
provoquent toujours ces tragédies.
C5 : L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance
suspecte d’un maitre qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère.
C6 : Je suis comme un cycliste qui grimpe une pente raide, qui a à gauche et à droite des précipices. Il est obligé de pédaler, de continuer de pédaler, Sinon il tombe.
C7 : La maladie ne se guérit point en prononçant le nom du médicament, mais en prenant le médicament.
C8 : Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d’hommes quelles que soient leurs compétences. Les peuples conscients assurent eux-mêmes la défense de leur patrie.
C9 : D’autres avant moi ont dit, d’autres après moi diront à quel point s’est élargi le fossé entre les peuples nantis et ceux qui n’aspirent qu’à manger à leur faim, boire à leur soif, survivre et conserver leur dignité. Mais nul n’imaginera à quel point le grain du pauvre a nourri chez nous la vache du riche
C10 : Un militaire sans formation politique, idéologique est un criminel en puissance.
C11 : Etant que dirigeant il vous faut être à l’étage, ce qui vous permet de voir très loin, mais de
temps en temps, il faut descendre au rez-de chaussée pour voir également dans la rue ce qui y se passe.
C12 : Celui qui aime son peuple aime les autres peuples.
C13 : La Bible et le coran ne peuvent pas être lus de la même façon par celui qui exploite le peuple et le peuple qui est exploité. Il faut pour cela, deux éditions du coran et deux éditions de la bible.
C14 : Sache que le corps grossier est pour toi ce que la maison est pour le locataire.
C15 : L’on devient ce que l’on connait.
C16 : Tuez Sankara, des milliers de Sankara naîtront !
C17 : Comptons sur nos propres forces !
C18 : Vivre avec les masses, vaincre avec les masses !
C19 : Oser lutter, savoir vaincre !
C20 : Vivre en révolutionnaire, mourir en révolutionnaire !
C21 : Quand le peuple se met débout, l’impérialisme tremble !
C22 : Le système néocolonial tremble quand le peuple devenu maître de sa destinée veut prendre sa justice !
C23 : Nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui, le monopole de la
pensée, de l’imagination et de la créativité !
C24 : Une jeunesse mobilisée est dangereuse, une jeunesse mobilisée est une puissance qui effraie même les bombes atomiques !
C25 : I faut apprendre à l’enfant à être d’abord et avant tout un être sociale, c’est-à-dire un
homme et non un individu.
C26 : I faut que ’école nouvelle et l’enseignement nouveau concourent à la naissance de patriotes
et non d’apatrides. Mettre un enfant à l’école doit cesser d’être perçu comme un simple placement comptable, même si la transformation continue des sociétés qui incombe aux générations successives comporte des éléments quantifiables et non quantifiables.
C27 : La révolution démocratique et populaire a besoin d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de vaincus, d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de soumis qui subissent leur destin.
C28 : Les révolutionnaires n’ont pas peur de leurs fautes.il ont le courage politique de les
reconnaître publiquement, car c’est un engagement à se corriger, à mieux faire.
C29 : L’homme qui vit au palais y est parce qu’il a besoin de ce cadre pour des raisons de protocole
et de sécurité. Mais il faut des efforts pour avoir son esprit hors du palais.
C30 : La libération de la femme : une exigence du futur !
C31 : Un homme, si opprimé soit-il, trouve un être à opprimer: sa femme !
C32 : La vraie émancipation de la femme, c’est celle qui responsable la femme !
C33 : I n’y a pas de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société où a moitié du peuple est maintenue dans le silence. J’attends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le grondement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. J’attends et espère l’irruption féconde de la révolution dont elles traduiront la force et la
rigoureuse justesse sorties de leurs entrailles d’opprimées.
C34 : Les masses populaires en Europe ne sont pas opposées aux masses populaires en Afrique. Ceux qui veulent exploiter l’Afrique sont les mêmes qui exploitent l’Europe.
C35 : Sur cette tribune, beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques-uns feront la décision .Pourtant, nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me
fais le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.
C36 : Le plus important, je crois, c’est d’avoir amené le peuple à avoir confiance en lui même, à
comprendre que, finalement, il peut, s’asseoir et écrire son développement, il peut s’asseoir et écrire son bonheur, il peut dire ce qu’il désire. Et en même temps, sentir quel est le prix à payer pour ce bonheur.
C37 : Oser inventer l’avenir.
C38 : Bien sûr quelqu’un peut sortir de la foule et tirer sur le président voilà, il est mort. C’est une chose qui peut arriver à tout moment. Le plus important, c’est qu’à tout moment aussi, le peuple a besoin de chacun de nous. Parce que nous faisons un travail utile. Nous ne marquons pas des buts, mais nous sommes tous utiles dans l’équipe.
C39 : Si les masses comprennent mal, c’est encore de notre faute. Et il faut rectifier, nuancer, il faut s’adapter aux masses et non vouloir adapter les masses à ses propres désirs, à ses propres rêves. Nous devons préférer un pas ensemble avec le peuple plutôt que de faire dix pas sans le peuple.
C40 : Le réalisme est triste, je préfère le rêve car c’est le rêve qui a permis les audaces les plus folles et ce sont ces folies qui ont permis à des hommes de se dresser, de croire en leur victoire et de vaincre effectivement.
C41 : On parle du plan Marshall qui a refait l’Europe économique. Mais l’on ne parle pas du plan africain qui a permis à ’Europe de faire face aux hordes hitlériennes lorsque leurs économies étaient
menacées, leurs stabilités étaient menacées. Qui a sauvé l’Europe ? C’est l’Afrique. On parle très peu. On parle si peu que nous ne pouvons, nous, être complices de ce silence ingrat. Si les autres ne peuvent pas chanter nos louanges, nous en avons au moins le devoir de dire que nos pères furent
courageux et que nos anciens combattants ont sauvé l’Europe et finalement ont permis le monde de se débarrasser du nazisme.
C42 : Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de par son origine. Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêtés de l’argent, ce sont eux qui nous ont colonisés. Ce sont les mêmes qui géraient nos Etats et nos économies. Ce sont les colonisateurs
qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fond, leurs frères et cousins. Nous étions étrangers à cette dette. Nous ne pouvons donc pas la payer. La dette c’est à encore le néocolonialisme ou les
colonialistes qui se sont transformés en «assistants techniques ».En fait, nous devrions dire en «assassins techniques». Et ce sont eux qui ont proposé des sources de financement, des « bailleurs de fonds ». Un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le bail suffirait à créer le développement chez d’autres. Ces bailleurs de fonds nous ont été
conseillés, recommandés. On nous a présentés des dossiers et des montages financiers alléchants. Nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans et même plus. C’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendants cinquante ans et plus. La dette sous sa forme actuelle est une reconquête savamment organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement
obéissent à des paliers, à des normes, qui nous sont totalement étrangers. Faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier, c’est-à-dire l’esclave tout court, de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser.
Site lafriqueenmarche du 15 octobre 2024 No 746