Un risque de double coup d’Etat, électoral et militaire serait en projet selon le président du parti MRC, l’opposant Maurice Kamto. Il a donné l’alerte lors d’une conférence de presse le vendredi 10 mai dernier à Yaoundé.
En parlant de coup d’État militaire, le président du MRC découle, lui : « Des sorties publiques de quelques militants et communicants du RDPC, parti au pouvoir, qui auraient, en diverses circonstances, déclaré qu’un coup d’État militaire serait inévitable au Cameroun si le MRC venait à gagner la prochaine élection présidentielle…»
De l’avis de M. Kamto, ces déclarations qui n’auraient pas ému dans les cercles du pouvoir, ce qui s’entend comme une certaine approbation.
Le président du MRC met en garde, pour l’un ou l’autre des scénarios de coup d’État envisagés, car: « Il ne laissera pas faire et ce, quel que soit le prix qu’il faudra payer.», avance-t-il.
DOUBLE DÉNONCIATIONS…
Au-delà de ce premier élément dénoncé, au Cameroun, Maurice Kamto, président du MRC et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2025 pour le compte de l’Alliance politique pour le changement (APC), a un autre angle de tir.
Pour Maurice Kamto, il y a les craintes de son parti autour des opérations en cours d’enrôlement sur les listes électorales.
Craintes justifiées, alors que l’enthousiasme est manifeste de la part des Camerounais, ces derniers mois, qui veulent s’inscrire sur les listes électorales.
De l’avis du président du MRC, un coup d’État électoral est en cours par Elecam. Cet organe indépendant, chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision de tout le processus électoral, est accusé pêle-mêle d’être en collusion avec le gouvernement pour empêcher, par divers procédés, les inscriptions massives des Camerounais à l’intérieur du pays comme dans la diaspora.
… AVANT LE SCRUTIN
Maurice Kamto prend pour exemple l’évolution, à son goût très lente, du fichier électoral qui stagne depuis des années autour de sept millions et demi d’électeurs. Ce qui est irréaliste quand on sait que la population globale du pays est estimée à 30 millions d’habitants.
Au regard des actes en déphasage avec la loi, Maurice Kamto met en cause le directeur général des élections à Election’s Cameroon, le président du conseil électoral et tous les membres dudit conseil. Il exige même leur démission.
Lire aussi : Cameroun, 40 ans après le coup d’Etat contre Paul Biya
Didier EBONGUE
Correspondance particulière depuis Yaoundé
Site L’Afrique en marche du 12 mai 2024 No 640