Présente dans le cercle des 24 Nations appelées à disputer la Can 2025, l’équipe béninoise a encore de défis à relever.
Lesquels ?
Dans la production de jeu, Gernot Rohr a certes, le mérite d’avoir apporté un collectif et d’avoir su insuffler une résistance fusionnelle à son équipe.
Du point de vue physique, l’équipe peut compter sur des joueurs très conquérants à l’image de Dodo Dokou, Junior Olaïtan et autres.
Cependant, il y a encore de chemin à parcourir. Dans le secteur offensif, évidemment 7 buts ont été marqués lors des récente campagne qualificative. Cependant, il n’en demeure pas moins évident que cette attaque présente des signes de fébrilité qui peuvent être tactiquement préjudiciables lors de cette grande compétition à venir.
Pour cela, il faudrait travailler à imprimer une sérénité dans cette ligne d’attaque afin qu’elle soit rassurante et donc plus efficace.
…DES DÉFIS À RELEVER
Aussi, urgent-il de mettre le curseur sur le bastion défensif. Ce dernier reste le principal tendon d’Achille de cette équipe béninoise. En six matches, les « Guépards » ont en effet encaissé 7 buts avec à la clé le 3 à 0 enregistré à l’ouverture de cette campagne qualificative à Uyo au Nigéria le 7 septembre 2024.
La densification de la charnière centrale de cette défense serait l’un des principaux chantiers sur lesquels il faudra s’appesantir dès l’instant même au risque de se faire surprendre lors du tournoi au Royaume Chérifien. Lors de la prochaine Can, les attaquants seront insatiables. Et les défenses qui opteront pour la mollesse en auront pour leurs actifs et décompte final de chaque match. Il ne peut en être autrement, car dans le jardin des grands du football africain, la moindre erreur va être fatale.
Beaucoup de dizaines de millions de Francs CFA sont déjà injectés dans cette sélection pour son bien et il serait simplement pathétique de revivre les désillusions antérieures.
BONNE PRESTATION ATTENDUE…
Une fois la qualification assurée, les « Guépards » doivent avoir à l’idée de faire mieux que les quatre dernières participations du pays.
Sorti au premier tour en 2004 en Tunisie pour sa première apparition sur la scène continentale, le Bénin a été éliminé au même niveau de compétition lors de ses deux autres participations notamment en 2008 au Ghana, et en 2010 en Angola.
Avec Michel Dussuyer, le sélectionneur français qui était revenu aux affaires après son passage dans les années 2010, la bande conduite par Stéphane Sèssègnon a pour la première fois de l’histoire du football béninois franchi le premier tour et même le second tour (8ème de finale) de cette épreuve à 24 équipes.
En quart de finale, le pays a été éliminé par le Sénégal, futur finaliste en Egypte.
Malheureusement, après cette performance, ce fut le début d’une traversée du désert. A un doigt de la qualification, le Bénin se fait battre par la Sierra-Leone à Conakry 1 but à 0 au bout d’un match à polémique pour cause du Coronavirus.
La campagne qualificative suivante pour la 34ème phase finale de la Can disputée en Côte d’Ivoire fut également fatale pour le Bénin. La sélection béninoise qui avait besoin d’un succès se fait éclabousser par une laborieuse équipe mozambicaine 3 buts à 2.
Voici maintenant la fin de la disette après deux épreuves manquées au bout d’un scénario qualificatif identique.
Cette qualification à l’allure d’une renaissance doit maintenant sonner l’heure de la maturité de l’équipe béninoise. Le refrain : « Nous sommes à l’apprentissage et nous allons prendre leçon de nos erreurs…» ne doit plus être le discours circulaire.
Maintenant, c’est l’heure de la confirmation et de l’affirmation de la qualité sportive.
S’affirmer, c’est franchir des étapes, c’est égaler son propre record qui reste pour l’instant le quart de finale en Egypte 2019.
S’affirmer, c’est faire oublier aux Béninois, les désillusions et les épreuves de nerfs traversées jusqu’ici pour se hisser en demi-finale.
Réussir cela, c’est prouver son mérite d’avoir arraché de haute lutte sa qualification pour cette 35ème épreuve de la Coupe d’Afrique des Nations qui se jouera au Maroc.
On espère avoir des sensations fortes de la part des « Guépards » à partir de décembre 2025.
Jérôme TAGNON
Site lafriqueenmarche du 20 novembre 2024 No 770