L’Editorial de Titus FOLLY
Kpadonou Armand Aidjo est un Béninois. Dans l’exercice de L’Editorial du jour, il est le « solutionneur » africain de la semaine Pourquoi projetons-nous notre regard sur ce compatriote? Il est le concepteur de « Aka-Elibrary ». Cette dernière est…Lisez la suite de cet article grâce au lien à la fin de L’Editorial.
…REVENONS AU SUJET DU JOUR
À Niamey, le 13 décembre dernier, l’AES a annoncé urbi dans un communiqué que sa décision de quitter l’institution sous-régionale : «… est irrévocable.». 72 après Niamey, la CEDEAO à Abuja a tenté de colmater les fissures projetées depuis Niamey avec un délai de grâce de six mois avant de consacrer une séparation définitive avec l’AES. Cette dernière démarche de la CEDEAO peut-elle prospérer?
« Tout en rappelant la décision irrévocable des Etats de la Confédération de retrait de la CEDEAO, les ministres engagent les comités interdisciplinaires à poursuivre les réflexions visant à convenir des modalités de sortie dans l’intérêt des populations de la confédération.», peut-on lire au point 7 du communiqué de presse de l’AES en date du 13 décembre 2024.
À Niamey où l’harmattan sévit déjà, le tube : « Notre départ est irrévocable » a été bien distillé pour réchauffer les coeurs. Et au-delà de la capitale nigérienne, à Bamako (l’épicentre de la dissidence) et à Ouaga, on a applaudi avec enthousiasme.
À Abuja, ce 15 décembre, les présidents de la CEDEAO ont longuement planché sur le mémorandum émanant du président sénégalais, Bassirou Domaye Faye. Celui-ci a été mandaté pour convaincre les souverainistes/ « séparatistes » de l’AES de rester.
Alors que l’AES a déjà contraint tous les observateurs avertis à regarder le calendrier la date fatidique du 29 janvier 2025, à Abuja l’harmattan qui déferle déjà également, a permis de distiller les sonorités du tube de la CEDEAO : ”On tentera de les persuader durant six mois encore ».
À Niamey, on avait un déluge continuel d’informations. Ce déluge est relatif à la marche à suivre par leurs ressortissants et les jalons de la future coopération avec la CEDEAO. Comme on le voit, les trois émancipés de l’AES sont décidés à mettre le cap sur les grands axes communs de développement.
ENTRE DÉPART…
Cette ambiance de Niamey contrastait avec la monotonie du discours officiel et les compilations privées à Abuja. Il ne peut en être autrement avec le désir de séparation en téléchargement de la part de l’AES.
Si on a les rameaux opposites de Niamey et d’Abuja, on attend un régime émotionnel pour le 29 janvier 2025 (date officielle de la séparation CEDEAO et AES). Les trois partants feront certainement une action d’éclat en lien avec les textes de la CEDEAO. Quant à cette dernière, elle va se résoudre à entériner son
nouveau délai de grâce de six mois en fin juillet 2025.
Si l’AES dit avec emphase : « Notre départ a une histoire.», la décision de la CEDEAO est une stratégie bien émanée.
En effet, à la veille de la célébration des 50 ans d’une intégration sous-régionale réussie, car citée en exemple sur l’échiquier africain, il faut apprécier
la profondeur du décryptage de la part de la CEDEAO, profondeur doublée d’une antériorité.
En se donnant une échéance de six mois, la CEDEAO a été astucieuse. En effet, pour fêter ses 50 ans d’existence, il lui faut un habillage doctrinaire pour rester tout au moins dans l’unité d’action laissée en héritage par les pères fondateurs de cette faîtière sous-régionale.
Cependant, force est de reconnaître que ce combat épique pour empêcher le départ définitif des trois de l’AES ne donnera rien.
À l’AES, quand on dit a forts poumons : « Notre départ a une histoire…», c’est pour dire, loin de mots sybillins que leur départ est définitif.
En effet, Assimi Goïta, le frondeur en chef, qui n’a pas oublié le cargo de sanctions iniques de la part de la CEDEAO contre le Mali après le coup d’État de 2021 greffé sur celui de 2020, ne peut plus faire demi-tour à l’étape des choses.
… ET DÉMARCHE INOPPORTUNE ?
Pour Assimi Goïta, ces sanctions ont donné l’impression de vouloir noyer les aspirations politiques et socioéconomiques de son pays.
Malheureusement, en son temps, la CEDEAO a canardé un pays qui ne tenait qu’à ses devoirs régaliens. Ce cargo de sanctions a survolé le Mali avec une stratégie sournoise. Certains très forts de la CEDEAO avaient un agenda d’animosité. Mais au lieu de punir seulement le jeune officier de Bamako, on a ciblé avec lui son peuple fouetté sans aucune analyse rationnelle de la part des maîtres censeurs.
Dès lors, les Maliens frustrés par ces sanctions à l’allure d’une « paupérisation romanisée » ont applaudi Assimi Goïta quand il a décidé de quitter la CEDEAO.
Demander à Assimi Goïta éprouvé et à triple vitesse dans l’émancipation avec à sa remorque ses frères d’armes (Traoré et Tiani), de rester pour faire cohabiter la pluralité des obédiences n’est qu’un rêve.
« Quand les fourmies entrent dans la trompe de l’éléphant…», on connaît la suite de la maxime.
Que le cas CEDEAO et AES inspire les autres instances du continent africain pour éviter à l’avenir des erreurs d’appréciation.
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Site lafriqueenmarche du 16 décembre 2024 No 787
A l’heure des changements climatiques, je dis comme le pape François : « Notre nature s’écroule.».Préservons-la donc
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-la du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».