Face aux effets néfastes des changements climatiques, nombreux sont les projets et organisations paysannes qui investissent dans la résilience afin d’emmener les agriculteurs à une adaptation efficace, mais respectueuse de la nature. Dans cette perspective, le projet « Femme Hwénou » dans le sud-Bénin fait oeuvre utile pour les femmes y compris celles dans le département du Plateau.
Le Réseau coopératif des organisations professionnelles de manioc et de maïs
(RC-OPMM), dans le sud-Bénin et précisément dans le département du Plateau, avec son antenne dans la commune d’Adja-Ouèrè, ne cesse de mettre en évidence les pratiques agricoles résilientes en vue de faire connaître les nouvelles pratiques.

Martine Zounnon, femme agricultrice,
dans le cadre du projet « Femme Hwénou », met la lumière sur quelques unes de ces nouvelles pratiques à elle enseignées dans le cadre dudit projet. Elle déclare : « Nous les femmes, nous étions en perdition dans la production agricole. Grâce au projet « Femme Hwénou », nous avons compris qu’il ne faut plus brûler les déchets organiques notamment les herbes.».
Elle poursuit : «Ce faisant, nos terres se dégradent davantage. Il faut plutôt les enfouir ou les laisser se décomposer. Cela enrichit la terre. Ce qui fait accroître nos rendements et nous évite trop de dépenses ».
…ENTRE AUTRES FRONTS DE LUTTE
Au-delà, le projet « Femme Hwénou » met également l’accent sur les fertilisants organiques. Ces derniers constituent aussi l’un des défis majeurs qui s’imposent aux agriculteurs dans un contexte où l’humanité vit de plein fouet les aléas climatiques.
Il faut sensibiliser les agriculteurs par rapport à l’utilisation d’engrais chimiques très dangereux pour la santé humaine et néfastes pour l’écosystème environnemental.
Par rapport à ce secteur d’intervention, Martine Zounnon revient sur les approches mises en valeur dans le cadre du projet « Femme Hwénou » que pilote le RC-OPMM :« Le composte est un fertilisant naturel que nous avons appris grâce au projet « Femme Hwénou ».», fait-elle savoir.
«Nous femmes agricultrices du RC-OPMM, savons désormais comment fabriquer le composte pour en faire usage dans nos champs. Et c’est très bénéfique pour nos cultures et cela nous permet de ne plus dépenser dans l’achat d’engrais chimiques d’abord difficiles à trouver pour nous les femmes et puis nuisibles pour notre santé.Cela appauvrit également nos terres et chaque fois, il faut en faire usage. On en était dépendante.», martèle-t-elle encore.
«Mais avec les matières organiques, la fertilité de nos terres est continuelle pour de bonnes récoltes et pour la préservation de notre santé et celle des animaux », précise-t-elle pour conclure.
Sur le plan social, les femmes bénéficiaires du projet « Femme Hwénou », disent avoir des notions nécessaires pour une gestion efficiente de leurs exploitations agricoles et même dans d’autres activités commerciales qu’elles mènent.
« Le projet « Femme Hwénou » nous a permis de réguler et de savoir comment effectuer les dépenses. Même dans nos commerces et dans nos foyers, nous savons comment faire les calculs pour ne pas gaspiller nos ressources et celles de nos époux.», a ajouté Martin Zounnon, femme agricultrice dans la commune d’Adja-Ouèrè au Sud du Bénin.
Jérôme TAGNON
Site lafriqueenmarche du 20 novembre 2024 No 770