« Deux rois disputent un trône». Comme titre, il résume bien la situation de crise qui mine le plus grand royaume en Côte d’Ivoire, celui des Baoulé. Dans ce royaume, ils sont deux à prétendre au prétendre au trône avec certainement l’appui déguisé des politiciens.
Avec 25 % du total général de la population ivoirienne, les Baoulé représentent la plus grande ethnie en Côte d’Ivoire.
Pour gagner la présidentielle dans ce pays, celui qui a le soutien de cette ethnie fait un bout important du chemin vers le palais présidentiel, car le royaume Baoulé est le 1er vivier électoral de Côte-d’Ivoire. Ceci explique-t-il cela? Ceci explique-t-il les tenants et aboutissants de la crise actuelle?
Depuis 2002, le royaume des Baoulé est en proie à une crise. En effet, deux prétendants jurent d’être le seul détenteur du trône. Le constat est là que cette crise s’est exacerbée ces derniers mois.
Au nombre des deux prétendants, il y a le fils de la souveraine qui se considère comme l’héritier légitime. Son protagoniste, un autre prince régent a été désigné par les chefs de canton.
En effet, en 2002, est survenu le décès du roi Nanan Anoungblé III. Conséquence, une crise de succession divise les Baoulé.
TIRER LES FICELLES…
La doublure pour le trône engendre une situation difficile à démêler, car les partis politiques semblent être des leviers d’instrumentalisation.
Dans les deux camps Baoulé, on a des pro/ PDCI, le grand parti historique de Félix H. Boigny. Dire que les Baoulé votent majoritairement PDCI n’est pas un euphémisme disgracieux.
Aussi, compte-t-on des sympathisants du parti au pouvoir, le RHDP sous la tutelle du président Alassane Ouattara.
Le PPACI de Laurent Gbagbo compte des sympathisants chez les Baoulé.
Tout ce personnel politique attiserait le feu en soutenant tel ou tel camp, avec comme mot d’ordre : « Qui gagne la présidentielle en 2025 en Côte d’Ivoire le fait grâce aux voix de la plus grande ethnie…».
Nanan Kouadio Dan II, porte-parole principal et
dignitaire du royaume a déclaré à ce sujet : « En général, tout se règle à la maison. Mais la situation est telle que nous sommes obligés de parler.».
Il poursuit : « Pour la première fois depuis qu’il y a des bruits à la cour, le roi nous a permis de prendre la parole… ».
Au regard de la situation et des intérêts politiques en jeu, nombre d’observateurs avisés pensent que la fin de la crise serait probablement après le scrutin présidentiel de 2025. En attendant, chaque parti peut venir « faire son marché » chez les Baoulé.
Frédéric TOURÉ correspondant en Côte d’Ivoire
Site lafriqueenmarche du 24 mai 2024 No 650