Le nouveau 1er ministre anglais a nom Keir Starmer. Il remplacera au 10 Dowming Street, Rishi Sunak, le patron du parti « conservateur » qui a été battu aux dernières législatives du 4 juillet.
Keir Starmer est le leader du « Labor party » ( le parti « travailliste » qui vient de remporter les législatives du 4 juillet dernier en réduisant en miettes le Parti conservateur, au pouvoir depuis 14 ans.
Que retenir de lui?
Le nouveau 1er ministre Starmer est né à Londres en 1962 d’un père fabricant d’outils et d’une mère infirmière.
D’UN PARCOURS EXCEPTIONNEL…
Il est un brillant avocat et a eu une carrière fulgurante au barreau. Aussi, a-t-il été un défenseur des droits de l’Homme depuis la fin des années 1980, et procureur général du Royaume-Uni de 2008 à 2013. Il a été anobli en 2014 par la reine Élisabeth II.
Souvent moqué par la presse pour sa voix nasillarde et sa raideur corporelle, il est issu d’un milieu modeste, il est entré en politique tardivement.
Après des études de droit à Leeds et à Oxford, Starmer flirte pendant sa jeunesse avec les mouvements trotskistes et antimonarchistes, mais entre dans la vie politique tardivement.
Il prend les rênes du parti après le radicalisme des années de l’ex dirigeant des « travaillistes » Jeremy
Corbyn. Lors des rênes de celui-ci que beaucoup qualifient de « leader gauchiste », le parti a subi une déroute durant les élections de 2019, avec seulement 202 sièges, son plus mauvais résultat depuis 1935.
Avec la victoire écrasante du 4 juillet dernier, il a arraché le parti des griffes de l’extrême gauche.
Au » Labor party, Sir Keir a insufflé une cure de jouvence à cette formation politique. Au finish, beaucoup d’observateurs avertis reconnaissent sa clairvoyance et son savoir-faire.
Sous sa houlette, il s’est attaqué à l’antisémitisme, qui gangrenait le parti lors de la période de Jeremy Corbyn.
Les Anglais se rappellent qu’Il a été au biberon de l’ex 1er ministre, Tony Blair même s’il est pire que Blair car très dur à cuire en tant qu’homme politique.
Les Anglais n’ont pas aussi oublié qu’il entre au parti « travailliste » sous Ed Miliband, alors chef du parti « travailliste »
Il entre à la Chambre des communes en 2015, à l’âge de 52 ans. Sous Corbyn, successeur de Miliband encore plus à gauche que lui, il devient référent Brexit avec comme mission (ratée) d’obtenir l’organisation d’un deuxième référendum.
À la suite du camouflet électoral de 2019, qui profite à Boris Johnson le 1er ministre « conservateur », il succède à Corbyn en janvier 2020, qu’il évince du parti après la publication d’un rapport dénonçant sa réponse insuffisante aux affaires
Ses positions sont si contradictoires et si manifestement motivées par l’opportunisme.
Durant la campagne, la presse a fait ressortir certaines de ses phrases antérieures le comparant à « Un homme qui change comme une femme».
Au nombre de ces phrases : « J’aime Corbyn/je n’ai jamais aimé Corbyn. J’accepte le résultat du référendum [sur le Brexit]/je n’accepte pas le résultat du référendum…».
Au-delà, il y a un autre reproche fondamental contre lui. On dit qu’il est ennuyeux, et il en fait un énorme atout pour être un redoutable homme politique.
…A LA PRIMATURE
Élu sur un programme ancré à gauche que fera-t-il ? Pourra-t-il tenir promesse?
On le soupçonne déjà de retournements de veste en faisant planer le doute sur l’augmentation de l’impôt sur le revenu pour les 5 % des salariés les plus riches.
Des Anglais doutent de son moratoire sur toute nouvelle exploration pétrolière et gazière en mer du Nord, de l’auto-identification de personnes trans.
Mieux, on lui reproche durant la campagne de tenter de recentrer progressivement la question de la renationalisation des services publics comme que la Poste, l’énergie et l’eau,
Le 1er ministre Starmer ne vise plus, désormais, que le retour de certains chemins de fer privatisés à la “propriété commune”.
Désormais Keir Starmer en tant que 1er ministre doit convaincre.
A lui, le destin fait déjà les choses, car quand son père lui donnait le prenom Keir, il n’avait jamais pensé qu’il posait un acte prémonitoire. Et voici son fils aujourd’hui 1er ministre.
Germain TEKLY correspondance particulière depuis Londres.
Site lafriqueenmarche du 7 juillet 2024 No 690