La Chronique internationale de
Radji SANOUSSI depuis les USA
Face aux ambassadeurs de la France réunis en conférence, Emmanuel Macron s’érigea ce 6 janvier en directeur de conscience. Oui, le président français exige des gratitudes pour l’intervention de l’armée française au Mali. Faut-il lui rappeler que son intervention est d’une inefficacité notoire ?
François Hollande, l’ex président français a élargi le rapport à l’autre. Au nom de la relation avec l’Afrique est intervenu au Mali. C’est une vérité historique dont on ne peut restreindre la morale, car en ce moment-là, des vagues successives de jihadistes étaient prêtes à déferler sur Bamako.
Mais après, au-delà de la considération de l’écologie militaire, à quoi à servir l’intervention française ?
Il faut oser le dire, après avoir stopper les terroristes, la démarche universelle de l’efficacité de cette intervention est très discutable.
En effet, face à la subversion jihadiste, le pouvoir de l’efficacité militaire française a été dans une impasse.
Si on doit faire le bilan des opérations « Serval » et « Barkhane », les approches subalternes ont mis en échec le pouvoir de l’efficacité.
À la force de frappe attendue de « Barkhane » pour la reconquête du territoire national malien, on a subitement eu droit à une petite force de résistance. Cette dernière laissait le pouvoir et la domination aux groupes terroristes qui écumaient le Mali.
…DEMANDE INOPPORTUNE
Il a fallu la vision militaire transformatrice de Assimi Goïta à partir de 2020 pour un sursaut d’orgueil.
Quand Assimi Goïta s’est assumé et a renoncé à l’accord de défense avec la France.
et a exigé le départ des militaires français, curieusement, le futur de ce qui doit advenir a dénoué le Mali militairement comme un
esclave enlacé.
L’armée malienne lasse de ses dysfonctionnements structurels, réorganisée par le jeune stratège de Bamako est montée en puissance.
Et l’armée malienne loin de son noir passé, arracha son âme face
au plaisir trompeur des troupes françaises.
Avec désormais ses fiers guerriers de la savane, l’armée malienne restructurée triompha à Kidal en novembre 2023 et signa une victoire historique sans les troupes françaises.
Dans ces conditions, pourquoi Emmanuel Macron réclame-t-il un MERCI quand on sait que l’intervention française au Mali n’a été qu’une présence moribonde?
Si les terroristes et leurs parrains ont été vaincus, Assimi Goïta doit une fière chandelle à ses soldats à jamais requinqués.
L’usage du terme « MERCI», renvoie à une obligation en politique, tendant à faire de la reconnaissance obligatoire, une critique irrationnelle.
C’est d’ailleurs, à coups de contre-communication et d’agendas transformationnels et de diplomatie publique choquante que Emmanuel Macron compte répondre aux critiques de son action et de sa présence sur le continent africain.
Une nouvelle fois, Emmanuel Macron est passé à côté de son sujet.
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Site lafriqueenmarche du 8 janvier 2025 No 804
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