La Chronique internationale de Salifou DIAGNE correspondant en Belgique
Bachar el-Assad et son armée sont tombés sans résistance le 7 décembre dernier. Depuis lors, sur les plateaux de télévision en occident, des commentaires s’appuyant sur le lâchage de l’armée syrienne par la Russie pour prédire un tel sort pour l’armée malienne. Ce qui s’est passé en Syrie peut-il se dérouler avec l’armée malienne?
La Russie est liée par un partenariat militaire avec l’armée malienne. Cette dernière désormais aguerrie et qui les cartes en mains doit-elle s’inquiéter?
Depuis la victoire historique de l’armée malienne à Quidal, sa montée en puissance et son rythme de croisière n’échappent plus aux observateurs avisés.
L’armée malienne mène les guerres tranquilles, car elle a les moyens de sa politique. Au nombre de ses moyens, il y a le nouvel état d’esprit. Dans l’armée malienne, les soldats ont la volonté de défendre le drapeau national. Pour rien au monde, les soldats maliens ne peuvent plier bagages ou laisser les colis derrière eux. Ce cliché est à jamais éculé et n’est plus possible.
Cet état d’âme des soldats maliens découle de la fin du contenu d’apparence et de la fin du droit mou.
L’armée malienne dorénavant a une hiérarchie credible qui connait ses prérogatives. Ce haut commandement n’est pas prédateur et ne traîne les cordons ombilicaux encombrants.
…PAS D’INQUIÉTUDES
Convaincus d’avoir des patrons opérationnels, les soldats ne sautent plus les guérites. Au contraire, ils sont décidés à défendre le territoire national.
Comme la hiérarchie n’est pas gloutonne, l’acquisition de l’arsenal de guerre ne se fait pas dans la catégorie d’appareils de pacotille. Le matériel (chars, drones, radars…), est de qualité.
Parlons du matériel acquis par l’armée malienne, il est adapté à la lutte contre cette guerre asymétrique qui écumait ce pays. La validité et l’applicabilité du matériel
transfèrent et déplacent loin le blâme.
La réalité de l’armée malienne, c’est aussi d’excellents canaux de renseignements pour déjouer les plans de l’adversaire.
L’importance du renseignement aujourd’hui n’est plus à démontrer. Les dernières frappes aériennes chirurgicales sur les têtes de pont rebelles en pleine réunion le samedi 30 novembre dernier attestent de la montée en puissance de l’armée malienne, désormais loin des peurs et des pulsions.
Il faut également signaler la position de maître à jouer du général Goïta. il est le meneur de la troupe. Quand il a le pouce tourné vers le haut, c’est un code. Quand il a l’index tourné vers le bas, c’est l’assurance. Avec le général Goïta plus rien ne se fait au hasard.
Quand on a des soldats aguerris, quand on a des chefs acquis à la cause, et du bon matériel, l’armée malienne est désormais une armée structurée.
L’armée syrienne doit-elle être comparée à celle du Mali? Dans la grande muette syrienne, en 10 jours, on a vu les soldats qui ne voulaient plus combattre, la hiérarchie qui n’était plus crédible et les renseignements qui étaient défaillants.
Même si comparaison n’est pas raison, l’armée malienne n’a aucun parallèle avec celle de Syrie, qui vient de tomber comme un château de cartes.
Site lafriqueenmarche du 11 décembre 2024 No 785.