L’Editorial de Titus FOLLY
Quand Patrice Talon parle, Ali Lamine Zeine, le 1er ministre du Niger doit répliquer. Par le truchement de leurs conférences de presse, on observe une logique à double entrée. Peut-on espérer un livre blanc entre les deux personnalités ? Analyse dans l’exercice de L’Editorial du jour.
A l’heure des changements climatiques, je dis comme le pape François : « Notre nature s’écroule.».Préservons-la donc.
A ma comptabilité, par trois fois déjà, le 1er ministre nigérien a répondu au 1er des Béninois.
Entre les deux personnalités, on a depuis quelques jours, une sorte de corpus. En le feuilletant, on a des modules intéressants. On peut citer le dossier du pétrole, la question de la frontière fermée et le redoublement d’inexactitudes au sujet des bases militaires françaises au Bénin.
Ainsi, quand Patrice Talon fait valoir les nécessités programmatiques relatives à la levée des barrières à la frontière du Niger, le 1er ministre nigérien répond par des obligations stratégiques ayant trait à la sécurité de son pays.
Et tout porte à croire que le chemin pour que les deux protagonistes sortent des certitudes et dénégations est bien balisé, et ce pour plusieurs raisons.
D’abord, en instantané, il y a le profil des deux qui ravive les tensions. Quand Patrice Talon, le libéral lie frontière et pétrole comme centre de gravité de sa revendication, Lamine Zeine, l’économiste et ancien ministre des Finances refuse de l’admettre. Et sur l’estrade, l’actuel 1er ministre du Niger en tant que filleul des putschistes joue en alerte personnalisée. Il le fait malheureusement à plein tarif ou en mode promo contre le Bénin en délégitimant le lien frontière/pétrole.
NE PLUS RÉPONDRE…
Ensuite, il y a une sorte d’engagement postérieur entre les deux personnalités. Ce qui passe actuellement par une démonstration concrète d’enchères. Sur ce flanc, les deux acteurs sont décidés à faire échec à l’adversaire de plus en plus redoutable, à la lumière d’agendas lents, continus et progressifs.
En outre, en matière de maturation idéologique, (le nationalisme libéral pour le Bénin et le souverainisme sécuritaire pour le Niger), les deux personnalités apparaissent de chaque côté de la frontière comme un précurseur d’une vision émergente. C’est ainsi que Patrice Talon apparaît au grand jour avec la dissuasion du pétrole. Quant à Lamine Zeine, il démontre l’ampleur du mouvement politique de contorsions.
A cette allure, celle des répliques et des réponses du berger à la bergère, il faut craindre que la grille de lecture de la discorde entre voisins frontaliers ne s’amplifie au fil du temps.
Que faire pour que le temps agisse comme un greffier d’évènement et dont le procès-verbal arrêtera la polémique ?
S’il mettait permis de lancer un appel, AVEC DÉFÉRENCE, je le ferai à Patrice Talon.
Par parallélisme de posture, un président de la République ne doit répondre à un premier ministre. Alors que le général Tiani, son homologue est très peu loquace, que le 1er des Béninois ne donne plus l’occasion au 1er ministre Ali Zeine de placer de gros cailloux sous notre carrosse d’archiduc.
C’est à ce prix qu’on pourrait espérer entre le Niger et le Bénin, un livre blanc dont la portée pratique sera sans aucune variante.
Site lafriqueenmarche du 6 juin 2024 No 663
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