L’Editorial de Titus FOLLY
« Une image vaut mille mots. Une image vaut plus qu’un texte factuel», dit-on dans notre jargon de communication. Dans l’exercice de L’Editorial du jour, je salue Séfou Fagbohoun qui a construit sur un même site à Adja Ouèrè, une mosquée et une église.
A l’heure des changements climatiques, je dis comme le pape François : « Notre nature s’écroule.».Préservons-la donc.
Les minarets d’une mosquée et les cloches d’une l’église protestante sont désormais en hauteur à Adja Ouèrè sur un même site. Ces deux lieux de culte découlent de la vision de Séfou Fagbohoun, le richissime qu’on ne présente plus, grand fidèle de Mahomet.
Avant, quand le nom Séfou Fagbohoun résonnait, il charriait un savoir-faire politique ( Mouvement « Olateju » puis le parti politique Madep).
Avant, quand le nom Séfou Fagbohoun répandait en échos, il impulsait aussi une vision particulière, celle qui gomme les cicatrices de l’humanité contre la précarité et la paupérisation.
Avant, quand le nom Séfou Fagbohoun retentissait, les épopées du club « Dragons de l’Ouémé » ne pouvaient échapper à personne.
A ce triple front, il faut désormais ajouter une dimension spirituelle, celle qui rapproche les religions en faisant cohabiter les lieux de culte.
MINARETS ET CLOCHE…
Désormais, à Adja Ouèrè
l’image est là et défie le raisonnement. Comment peut-on faire cohabiter les minarets d’une mosquée et la cloche d’une église protestante ?
En effet, la construction à la fois d’une église méthodiste et d’une mosquée dans un même lieu à Adja Ouèrè par Séfou Fagbohoun subjugue tout le monde par la grandeur de ce geste inégalé au Bénin.
Avant Séfou Fagbohoun, plusieurs compatriotes ont financé des mosquées et des églises. Cependant, de mémoire d’observateur averti, aucun philanthrope de lieux de culte n’a fait cohabiter église et mosquée au même endroit.
Sur les lieux, le visiteur de ces deux bâtiments architecturaux (on connaît Séfou Fagbohoun pour son goût du beau), sont tellement émus qu’ils ne peuvent que balbutier : « MERCI A LUI », tout en le recommandant à Dieu et Allah pour l’appel à l’authenticité de son engagement.
…SANS PEUR AU MÊME ENDROIT
Oui, pour mieux cerner l’acte de Séfou Fagbohoun, il faut rappeler qu’il est fidèle musulman. Cependant, sans peur devant les réticences religieuses (faire construire une mosquée au même endroit qu’une église), il est passé à l’acte. Il l’a fait loin du regard inquisiteur pour une approche unique.
Pourquoi a-t-il fait ce choix? En effet, Séfou Fagbohoun sait que quiconque que la vitalité de sa commune d’Adja Ouèrè dans le Plateau, dans ses dynamiques socioéconomiques et socioculturelles a besoin de la cohésion religieuse entre musulmans chrétiens, et même au-delà, en prenant en compte les ressorts des religions endogènes.
Mieux, Séfou Fagbohoun sait que la communauté de destins qu’il a toujours appelée de ses voeux, passe par un vivre-ensemble qui prête une attention particulière à la manière de communier avec l’être suprême.
Dès lors, Séfou Fagbohoun tient à ce que les croyants impulsent davantage une capacité d’écoute entre confessions religieuses. Il revient à ces dernières d’admettre et de respecter la croyance de l’autre et faire chemin ensemble.
Avec cet état d’esprit, le généreux philanthrope Séfou Fagbohoun, tout en misant sur son aura dans le département du Plateau, veut davantage éclairer et engager une sorte de pastorale pour contribuer à renforcer la relationnelle entre religions.
Désormais, à Adja Ouèrè, il y a cette expérience unique. Que le Seigneur et Allah aident les autres Béninois à surmonter les paralysies de la foi pour rechercher la lumière qui approfondit les vérités.Et que ce cas ne se limite pas à Adja Ouèrè.
Site L’Afrique en marche du 14 mai 2024 No 643
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-la du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».