La Chronique internationale de Salifou DIAGNE depuis la Belgique
Après avoir jeté toutes ses forces dans la bataille de Goma contre le M23 soutenu par Paul Kagamé, Félix Tschisekedi vient de rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda. Par cet acte majeur qui démontre que Tschisekedi refuse de plier face à Kagamé, le Congolais n’a-t-il pas engrangé des bénéfices psychologiques?
Félix Tschisekedi, le président congolais est conscient qu’il ne doit pas perdre la bataille diplomatique, en parallèle à la riposte militaire de Goma.
En effet, en prenant la décision de rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda, la RDC attaque le seul réduit qui maintenait encore un canal de discussions.
Contre la veulerie d’un ennemi résolu comme le M23, la rupture des relations diplomatiques est à la hauteur du défi.
Mieux, Tschisekedi adopte une stratégie, qui a l’avantage d’indiquer l’honnêteté des clercs et de dénoncer l’attitude de froides cautions politiques de la part du Rwanda, tuteur et ou parrain du M23 à des fins d’exploitation du riche sous-sol congolais.
En rompant les relations diplomatiques, Tschisekedi attaque la tactique de faux dialogue. Tschisekedi a donc le mérite de faire reculer les frontières de la duperie diplomatique qui anéantit, écrase et défait tout sur son passage.
INVERSER LA TENDANCE…
Cependant, en rompant les relations diplomatiques, cela va-t-il suffire pour inverser et infléchir les visées de Paul Kagamé.
En effet, face aux puissances occidentales, qui continuent de fermer les yeux face au président rwandais, Félix Tschisekedi doit diversifier des sous-champs de la théorie politique diplomatique à géométrie variable.
Avec les puissances occidentales, qui concèdent à Paul Kagamé, depuis 1994, le droit à tout faire au nom de sa victoire suite au génocide des tutsi, la démarche du maître de Kinshasa vient à point nommé. La rupture des relations diplomatiques est pour Tschisekedi une sorte de balle de match comme dans un Open de tennis.
30 ans après les 800.000 morts parmi ses frères tutsi, Paul Kagamé, au nom de cette tuerie de masse, ne doit plus se croire tout permis.
On ne doit se taire et le laisser ensevelir Goma avec ses deux millions d’habitants sous une épaisse couche de cendres. Non, cet objectif affiché à Goma n’est pas possible.
La logique de justification de Kagamé sur la base de référents historiques ne doit contraindre Tschisekedi à en accepter les principes biaisés
À l’ âge d’or du droit de résistance sur l’échiquier international, il revient aux puissances occidentales de cesser leur silence, de hausser le ton et de dire halte à Paul Kagamé.
Site lafriqueenmarche du 26 janvier 2025 No 818