Guinée-Bissau : Embaló Donneur De Leçons À L’AES, Démocratie En Panne Chez Lui (Une Délégation De La CEDEAO Prend Ses Jambes Au Cou)

Mise en ligne : L'Afrique en marche | 04 mars 2025 dans Africa UP | Temps de lecture: 3 mins

Guinée-Bissau : Embaló Donneur De Leçons À L’AES, Démocratie En Panne Chez Lui (Une Délégation De La CEDEAO Prend Ses Jambes Au Cou)
L'Afrique en marche

Umaru Sissoco Embaló, le président de Guinée-Bissau a été grand donneur de leçons aux pays de l’AES. Le masque est définitivement et la communauté internationale découvre son « vrai visage » de démocrate.

Contre le Mali et le Niger, Umaru Embaló a été l’un des fers de lance des sanctions iniques décidées par la CEDEAO contre ces deux peuples. On l’a vu dans sa position radicale lors des sanctions économiques contre le Mali.

Il a remis la couche en étant l’une des figures de proue lors de la mise en place du contingent de la CEDEAO chargée d’évincer le régime du général Tiani

Après toutes ces postures, contre toute attente, le président de Guinée-Bissau a adopté une ligne de front qui fragilise la CEDEAO.

En effet, refusant de respecter les délais constitutionnels de son pays ( début de mandat 27 février 2020), on découvre l’existence d’un contexte politique dépressif qui ne consent pas à se laisser réduire à l’élémentaire des comportements en phase au cadre institutionnel.

Après avoir congédié le Parlement sous prétexte de coup d’Etat, la Guinée-Bissau vit des incertitudes politiques. Alors que l’opposition constate et jure que le mandat est terminé, il déclenche un bras de fer aux conséquences incalculables.

 

…VERS DES HORIZONS INCERTAINS ?

La CEDEAO consciente du danger du temps pulsionnel avec les automatismes de violence prend les devants pour parer au danger.

Elle met en place une délégation de bons offices pour recoller les morceaux. À Bissau, il faut discuter avec la majorité présidentielle de même que l’opposition.

Le président Embaló jure que le fait de prendre langue avec l’opposition est un alibi qui redore le blason de l’opposition mise sous parenthèse, elle qui était majoritaire au Parlement.

Discuter avec l’opposition, c’est une ligne rouge. De l’intolérance de l’opposition, on constate la haine de soi du parti au pouvoir.

Et voilà le pouvoir de Bissau qui somme la délégation de la CEDEAO de quitter avant le retour du président en voyage chez Poutine. C’est une scène surréaliste arrimé à un théâtre de mauvais goût.

Le président Embaló en voyage menaça la délégation de la CEDEAO, cette dernière n’a pas eu le temps de réfléchir. La meilleure solution, c’est de prendre la poudre d’escampette.

À Bissau, on voit le désir de la dictature qui suppose l’arbitraire et le non-droit. Il ne peut en être autrement quand le président de la République ne reconnaît plus la fin de son mandat et impose une autre date comme bon lui semble

À Bissau, le devoir de vigilance s’impose au regard des limites du droit et de l’autocratie.

À Bissau, tous les observateurs avertis retiennent leur souffle.

On attend de voir comment Bola Tinubu, le président du Nigeria et de la CEDEAO va gérer ce dossier.

Amidou DJERMA

 

lafriqueenmarche du 4 mars 2025 No 845

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