Une sorte de secousses sismiques continue de faire trembler la classe politique en Guinée-Bissau depuis la semaine dernière. Cette situation découle des déballages de Ibrahim Kamara, un très proche du président Umaro Sisoco Embalo qui réclame le pouvoir dès 2025.
« L’accord politique qui me lie au président Umaru Cisoco Embalo, c’est qu’il doit faire un seul mandat ( 2020-2025)…», déclare tout de go Ibrahim Kamara.
Il poursuit : « Après lui, en 2025, moi je dois prendre la relève pour faire deux mandats…».
« C’est le contrat politique qui nous lie…», dit-il pour conclure.
Ibrahim Kamara n’est pas n’importe qui en Guinée Bissau.
Il est le chef de la mouvance présidentielle dénommée Madem G15.
Ce groupe est la famille politique du président Embalo. Cette formation disposait de 29 sièges dans l’Assemblée nationale dissoute il y a quelques semaines.
Cette famille politique était en 2 ème position derrière La coalition « Pai-Terra Ranka » du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), fondé par Amilcar Cabral et qui a longtemps dominé la politique nationale, et qui avait 54 sièges.
En 2020, lors de la dernière présidentielle, c’était lui Ibrahim Kamara, l’architecte de la victoire de Umaru Cisoco Embalo, l’actuel président. En clair, c’était lui le faiseur de roi.
…POURQUOI MAINTENANT ?
Si Ibrahim Kamara fait cette déclaration actuellement, c’est qu’on est à la veille de la prochaine présidentielle prévue en 2025.
Pour les analystes avisés, dans la perspective de cette échéance, Ibrahim Kamara est de plus en plus conscient que Umaru Cisoco Embalo pourrait ne pas respecter le deal entre eux
D’où cette déclaration en forme de déballages pour figer le filet et rappeler au président Embalo de respecter les clauses politiques contractuelles qui les lient
Au regard de la crise de confiance entre les deux hommes, la
mouvance présidentielle(du Madem G15 ),connait un début de scission en deux factions irréconciliables.
Il y a d’un côté les pro/Kamara qui font feu de tous bois pour obliger le président Embalo à s’en tenir à sa parole donnée, celle d’un seul mandat au pouvoir.
En face, il y a les affidés irréductibles du président Embalo qui jurent que leur champion a droit à un nouveau mandat (2025-2030).
Qui aura le dernier mot entre les deux clans?
En attendant, les barons du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), évincé en 2020 se frottent les mains face à la division de la famille présidentielle.
Blanchard LAWSON correspondant au Sénégal
Site lafriqueenmarche du 21 août 2024 No 712