Pour améliorer les techniques de transformation des insectes comestibles en produits innovants, des chercheurs béninois étalent leur savoir-faire.
Marc Sohounnon est docteur en toxicologie de l’environnement et microbiologie de l’eau. Il aussi assistant de recherche à l’Université de Calavi.
A Grand-popo, les 15 et 16 juillet 2024, lors de l’atelier sur l’utilisation et la valorisation des insectes comestibles dans l’alimentation humaine et animale, il a présenté une communication sur la thématique relative à l’amélioration des techniques de transformation des insectes comestibles en produits innovants.
De son exposé, il ressort que : « La transformation des insectes comestibles en produits innovants est un domaine en pleine expansion. L’innovation dans les entreprises agro-alimentaires permet de répondre à leurs objectifs de croissance et aux attentes des consommateurs. ».
« Les évolutions de comportement (végétarisme, flexitarisme…) conduisent les entreprises à chercher d’autres sources d’alimentation et à introduire sur le marché des produits nouveaux tels que les insectes.», déclare le chercheur.
Il poursuit : « Manger des insectes comestibles s’inscrit dans une perspective d’alimentation saine et durable visant à satisfaire une population croissante, tout en préservant l’environnement.».
PRÉCISONS DE TAILLE…
Selon Marc Sohounnon : « En 2013, la FAO reconnaît l’entomophagie comme une piste vers la transition protéique et une réponse à la demande. Les insectes sont de plus en plus utilisés dans l’alimentation humaine et animale, offrant des avantages écologiques et nutritionnels significatifs.».
Mettant en exergue des statistiques, le chercheur Marc Sohounnon affirme également que : « La richesse de la tradition de consommation des insectes révèle que 1.500 à 2.000 espèces d’insectes et d’autres invertébrés sont consommées dans le monde par 3.000 groupes socioculturels et/ou sociolinguistiques répartis dans 113 « pays dont le Bénin et que des entreprises de restauration se spécialisent dans l’élevage et la transformation des insectes, produisant des farines, des huiles et des produits alimentaires variés à base d’insectes.».
Il révèle que : « La démarche méthodologique adoptée consiste à administrer des questionnaires et des guides d’entretien aux consommateurs, restaurateurs et vendeurs d’insectes entiers afin d’avoir leurs avis sur l’insertion des produits sur les cartes de mets, de rendre disponibles les produits transformés, etc. Dans une étude de cas, des grillons ont été reçus du Laboratoire d’Entomologie Agricole de la Faculté des Sciences Agronomiques afin de subir une transformation en farine de grillons. ».
Marc Sohounnon poursuit et conclut que : « Des échantillons de la farine de grillons ont été analysés dans trois différents laboratoires afin de s’assurer de la qualité des produits. La farine de grillons a été incorporée dans plusieurs recettes culinaires faciles à confectionner au niveau du restaurant d’application de ATA telles que les amuses bouches, coullbiac aux grillons, la sauce tomate assaisonnée de farine de grillons, sarnoussa, etc. dont le tout est présenté dans un livret de recettes.».
Olga HOUÊVI
Site lafriqueenmarche du 5 août 2024 No 707