Ebrahim Raïssi, le président iranien a trouvé la mort dans un crash d’avion, le dimanche 19 mai 2024 . Depuis lors, des thèses complotistes s’affrontent. Si la thèse d’une piste israélienne n’a pas prospéré, celle d’un règlement de comptes entre réformateurs ( qui ont aussi le sang sur les mains) et conservateurs tiendra-t-elle la route ?
La succession du guide suprême, Ali Khamenei pourrait-elle être la cause du crash d’avion de Ebrahim Raïssi?
Le défunt président iranien apparaissait comme l’un des successeurs possibles au guide suprême, Ali Khamenei. Malheureusement, celui-ci lui préfère son fils Mojtaba, 55 ans.
Entre les deux camps, celui des réformateurs ( incarné par le défunt président), et l’autre des conservateurs ( chapeauté par le guide suprême et son fils), on se regardait en chiens de faïence depuis pour la succession à venir.
Ebrahim Raïssi aurait même dévoilé son plan.
En succédant à Khamenei, le défunt tenait à unir les fonctions de Guide suprême et de chef d’État. Ce qui aurait été une première depuis la révolution de février 1979.
Suffit-il dès lors de cette mort pour donner foi à la thèse selon laquelle le crash soit dû à un règlement de comptes contre le chantre de la chapelle des réformateurs ?
Pour nombre d’observateurs, ces derniers temps, les deux obédiences entretenaient des relations tendues. Cependant, il est trop tôt pour voir la preuve de la main des durs du régime contre le porte-pennon des réformateurs.
.. A L’HORIZON ?
Que peut-il advenir après la mort de Ebrahim Raïssi ? Peut-on envisager un coup d’Etat des réformateurs ou une élection présidentielle selon les dispositions de la Constitution ?
Pour l’heure, certains spécialistes avertis crédibilisent la tenue d’un scrutin présidentiel selon l’article 131 de la Constitution iranienne. Cette disposition prévoit qu’en cas de décès, le premier vice-président de la République islamique: « avec l’accord du Guide suprême », prend les dispositions nécessaires afin que le nouveau président de la République soit élu dans un délai de cinquante jours.
Pour d’autres observateurs, la mort de Raïssi pourrait ouvrir la voie à un coup d’État au sein du régime, car la tension entre réformateurs et conservateurs est à son comble.
En attendant la tenue du scrutin présidentiel, des conjectures font aussi jour quant aux nouvelles manifestations comme celles qui ont fait à la mort de Masha Amini. Une ligne rouge que le gouvernement qui continue de se durcir depuis septembre 2022 ( mort de Masha Amini) ne saurait accepter.
Comme on le voit, les dessous de cartes sont loin d’être finis en Iran après la mort du président Raïssi.
Pour rappel, le président défunt était avec le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Ils sont morts dans leur crash de leur appareil aérien dans la province d’Azerbaïdjan, une région très montagneuse et difficilement accessible.
John SHADUNA
correspondant en Afrique du Sud
Site lafriqueenmarche du 22 mai 2024 No 648