L’Editorial de Ibrahim DIALLO correspondant en France
Les Français étaient aux urnes hier 7 juillet 2024 pour les législatives. Après les Européennes du 9 juin 2024, le 1er tour des législatives du 30 juin dernier, Emmanuel Macron a encore subi un camouflet dans le cadre du second tour des législatives hier. Le robinet de son « Macronisme » : « En même temps c’est mieux», avec lequel il irriguait la France depuis sept ans, peut-il encore rester ouvert ?
« J’ai degoupillé des bombes dans leurs jambes…», disait Emmanuel Macron après sa dissolution du Parlement le 9 juin dernier pour justifier son initiative maladroite. Après ces législatives qui démontrent qu’il n’est qu’un artificier très peu inspiré vu les éclats d’obus qu’il a reçus plus que ses adversaires, doit-il partir ou rester encore pour finir les trois dernières années du son ultime mandat?
Emmanuel Macron espérait avoir une majorité parlementaire de clarification. Et c’est tout le contraire qui s’est produit.
Au 1er tour des législatives, il a dressé le tapis rouge au Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Le barrage républicain dressé contre le RN par la classe politique française et le sursaut du peuple souverain français ont empêché la prise des rênes de la France par le RN.
Hier, au second tour des législatives, c’est le Nouveau front populaire (NFI) qui a gagné au nez et à la barbe de Macron.
Sans majorité absolue ni relative des nouvelles composantes du Parlement français, que doit faire Macron?
Après sept ans de temps calmes pour Emmanuel Macron, le voici confronté aux temps casaniers. Pour avoir échoué quant à son pari d’avoir une majorité parlementaire, et au regard des perspectives incertaines de gouvernance qui commencent, et si Emmanuel Macron démissionnait?
Au comble de sa dramaturgie, après son pouvoir de nuisance avec lequel il a cru attaquer et instrumentaliser les forces politiques, Emmanuel Macron vient d’apprendre à ses dépens qu’on n’attaque pas le peuple souverain par surprise ni éblouissement.
Dans sa galaxie et avec son slogan : « En même temps…», le « Macronisme » peut-il encore façonner la France ?
LOIN DU SACRE…
Certes, il lui reste encore trois ans pour son mandat.Cependant, sa contrefaçon ingénieuse de la démocratie risque de mettre davantage son pays en difficulté face aux passions politiques entre les fronts républicains cornéliens et ses propres salissures et erreurs démocratiques.
Avant même d’échouer lamentablement, il se permettait de poser des conditions, qualifiant le NFP de « gens d’extrême »
Dès lors, comment peut-il s’arrimer au Nouveau front populaire pour gouverner et finir son mandat?
On connaît déjà Macron. Avec cette défaite, et pour les trois ans à venir, il risque de contribuer à promouvoir des univers politiques parallèles, et ce avec des dimensions refoulées.
Si ! On le connait déjà. Dans un combat déguisé, il est encore capable de continuer à entretenir sa conception appauvrie du pouvoir. C’est avec cette conception qu’il va irriguer avec les mêmes passions éculées la France durant les trois prochaines années.
Pendant trois ans encore, Emmanuel Macron va s’agripper davantage à son guéridon dans une politique de la tourbe et des semailles démagogiques pour fragiliser la France.
Sa capacité d’utilité publique semble être finie. Mais au pouvoir pendant encore trois ans lui permettra davantage de répandre en Échos le « Macronisme » en tant que devise encombrante.
Le « Macronisme » doit donc cessé d’être un cri de ralliement à sociologie décorative.
…DU ROI « JUPITER »
Comment tenter d’exclure le « Macronisme » du champ politique pour éviter qu’il charrie encore désenchantements, semailles démagogiques, désespoirs et dérives anti-étatiques?
A l’intercession de la déconstruction du « Macronisme », Macron n’a plus rien à prouver, sauf continuer d’être un briseur de systèmes comme son instrument privilégié d’analyse.
Malheureusement, sa gouvernance n’a été qu’erreur avec les lendemains meilleurs pour le Rassemblement national, l’un des meilleurs boutefeux de l’extrême-droite en Europe.
Le peuple français n’a jamais reculé face au renversement d’une diagonale et renoncé à sa souveraineté. Macron vient de l’apprendre davantage.
Avec cette victoire du NFP et à l’heure de la résonnance des effets politiques conjugués, et si Emmanuel Macron acceptait de consentir le sacrifice suprême en faisant une croix sur les trois dernières années de son mandat ?
Site lafriqueenmarche du 8 juillet 2024 No 691