La Chronique internationale de Salifou DIAGNE depuis Bruxelles
Les spécialistes en stratégie de guerre sont tous unanimes : « Face au terrorisme, le risque zéro n’existe pas.». Après les attentats jihadistes à Bamako, particulièrement à l’école de la gendarmerie et à la base aérienne il y a quelques jours, que doivent faire les Fama pour une montée en puissance ?
Les récentes attaques terroristes à Bamako relancent l’inquiétude autour de la sécurité collective des Maliens. Malgré les actes de bravoure l’an dernier à Quidal, les Fama ont l’obligation d’endiguer davantage les actes terroristes. C’est tout un autre défi qui attend les Fama. Comment doivent-elles faire?
Le défi qui attend les Fama est à quatre temps. Il s’agit de diagnostiquer les défaillances, de renforcer l’attirail de sécurité autour des sites stratégiques, de mieux projeter les services de renseignements et de gagner la confiance des populations à la sécurité collective.
…QUATRE IMPÉRATIFS
D’abord, après les récents attentats de Bamako, il faut une nouvelle fois passer au peigne fin, les défaillances sécuritaires, techniques et humaines qui ont favorisé l’infiltration ennemie de ces deux sites à Bamako.
Ensuite, il faut revoir et renforcer nécessairement l’attirail de sécurité autour des sites stratégiques. En effet, pour parvenir à la pleine capacité sécuritaire capable d’endiguer les actes terroristes, il faut revoir tout le dispositif sécuritaire afin de permettre d’avoir des réponses adaptées à la menace terroriste.
En outre, l’Etat malien doit dorénavant mieux projeter les services de renseignements. Aucune guerre ne peut se gagner sans la collecte de l’information dans le camp ennemi. Le travail des services de renseignements s’avère donc impérieux pour redorer le blason de la confiance, celle qui permet de savoir anticiper et dire aux Maliens que : « Nous veillons davantage à la sécurité collective.». La collecte des renseignements dans le camp ennemi doit permettre aux Fama d’avoir des longueurs d’avance sur l’ennemi et de pouvoir mieux quadriller les zones sécuritaires sensibles.
Enfin, il faut gagner la confiance des populations pour la sécurité collective. Il revient aux populations d’être plus vigilantes à l’extrême et de ne plus laisser passer aucun signal même anodin. Comme le risque zéro n’existe pas, il faut miser sur une vigilance constante des Maliens, loin des lynchages et de la stigmatisation qui ne sont pas les solutions.
Quand tous ces paramètres sont réunis, un plan de sécurité qui associe l’Etat, les collectivités territoriales et les citoyens, et ce dans une démarche de vigilance, de prévention et de protection sera bénéfique pour tous.
En développant une culture de vigilance et de sécurité dans l’ensemble, les Fama déjà aguerries, pourront mieux prévenir en amont toute menace terroriste.
Face au terrorisme, le devoir républicain exige que les Fama aient une anticipation maximale.
Aux Fama déjà de fiers guerriers, la devise doit dorénavant être : « Osons davantage lutter et osons vaincre le terrorisme.».
Site lafriqueenmarche du 20 septembre 2024 No 729