Niger/Bénin : Pardon De L’ ambassadeur Béninois Au Peuple Nigérien, Propos Graves ?

Mise en ligne : L'Afrique en marche | 13 février 2025 dans L’Editorial de Titus FOLLY | Temps de lecture: 2 mins

Niger/Bénin : Pardon De L’ ambassadeur Béninois Au Peuple Nigérien, Propos Graves ?
L'Afrique en marche

L’Editorial de Murielle MENSAH

 

L’ ambassadeur du Bénin près le Niger, Gildas Agonkan a-t-il franchi une ligne rouge suite à sa déclaration samedi dernier au Niger ?

« Je demande pardon au peuple du Niger…», c’était la substance de la déclaration du diplomate béninois accrédité au Niger. Il a fait cette déclaration lors d’une cérémonie de remise de parchemins dans la ville de Gaya. Un ambassadeur doit-il s’exprimer sans filtre ou pas?

Gildas Agonkan, qui a pris fonction en août 2024, au comble de la discorde diplomatique entre le Niger et le Bénin, a eu pour manteau, la lumière gouvernementale.

Malheureusement, son comportement heurte-t-il la ligne directrice de l’exécutif Talon ?

Alors que les comptes entre le Niger et le Bénin ne sont pas encore totalement soldés après le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum, le diplomate béninois, a ouvert un nouveau chapitre de ce long contentieux Niger/Bénin : celui du pardon.

 

…DÉCLARATION DIVERSEMENT APPRÉCIÉE

S’il a demandé pardon au Niger, a-t-il été mandaté? Face à son ministre de tutelle, le ministre des Affaires étrangères du Bénin, le diplomate va expliquer les tenants et aboutissants de sa pensée. Réussira-t-il à retourner à la poussière, sa déclaration pour tout dédramatiser?

Depuis cette sortie fracassante, tout le monde lis et relis les prérogatives d’un ambassadeur. Et les lecteurs retiennent qu’un diplomate ne doit parler à l’emporte pièce.

Un ambassadeur a une force de propos qui fait autorité. Sa force de déclaration ne doit donner lieu à un ascenseur émotionnel. Sa force en pensée ne doit être interprétée avec des fragments de la politique. Un diplomate est donc un contributeur de méthode pour une oeuvre conséquente.

Si l’ambassadeur Gildas Agonkan a fait une malheureuse sortie de route, nul ne peut nier sa proximité politique avec Patrice Talon. On peut également mettre à son actif depuis sa nomination, une conscience par puissance pour une décrispation diplomatique entre les deux pays.

Ces deux éléments vont-ils suffir pour « sauver » le « soldat » diplomatique Gildas lui dont la déclaration est aux antipodes de la ligne utilitaire de son pays. Son rappel au pays sonne comme un état d’esprit vis-à-vis de la politique de son gouvernement.

Que se passera-t-il ce jour lors de son audience interpellative par le ministre des Affaires étrangères ? Sera-t-il limogé ou recevra-t-il un simple rappel à l’ordre? On attend de voir.

On croise les doigts pour lui, car au Bénin : « Le pardon est une erreur…».

 

Site lafriqueenmarche du 13 février 2025 No 831

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