Après la réfection de la raffinerie de Port-Harcourt, celle de Warri est intervenue le 30 décembre dernier. Alors que le président Tinubu annonce des perspectives économiques heureuses avec la raffinerie de Warri, son prédécesseur Obasanjo dit publiquement à la télévision que : « C’est un tissu de mensonges.»
La réouverture de la raffinerie de Warri, le 30 décembre a été présenté comme : « un cadeau de fin d’année.», offert aux Nigérians. « Une nouvelle heureuse », selon le président Bola Tinubu, quelques semaines après la mise en service de la raffinerie de Port-Harcourt, dont la production s’élève à 60 000 barils de produits raffinés par jour.
«TISSU DE MENSONGES »…
Olusegun Obasanjo, l’ex président n’est pas de cet avis et douche les espoirs. C’est : « Un tissu de mensonges », estime le 1er président du renouveau démocratique au Nigeria.
Celui-ci avance des chiffres : « Plus de deux milliards de dollars ont été engouffrés (dans ces projets de réhabilitations et les raffineries ne fonctionnent toujours pas ». Il a poursuivi une sorte de réquisitoire et depuis lors, la polémique s’enfle.
Olusegun Obasanjo persiste et signe et a remis en cause publiquement les capacités de la Compagnie nationale pétrolière du Nigeria (NNPCL) à gérer les quatre raffineries étatiques que compte le pays et qui ont toutes été laissées à l’abandon pendant des décennies.
L’ancien chef d’État nigérian a également déclaré que le milliardaire Aliko Dangote avait proposé durant son mandat, un partenariat public-privé pour la gestion des raffineries nigérianes. C’était en 2007. En son temps, le magnat aurait même versé 750 millions de dollars pour sceller son offre. Mais celle-ci a été rejetée par la NNPCL, qui s’est dite compétente pour gérer seule ces infrastructures.
Des spécialistes du secteur pétrolier nigerian semblent donner raison au président Obasanjo.
Ce qui davantage suscite des interrogations sur les réelles capacités de raffinage du pays surtout avec l’annonce de la réouverture d’une deuxième raffinerie publique située à Warri, dans le delta du Niger.
… SELON OBASANJO
Après cette charge assumée par Obasanjo, les responsables de la NNPCL ont proposé à l’ancien président de venir visiter la raffinerie de Port-Harcourt pour constater de ses propres yeux que l’infrastructure réfectionnee est bel et bien opérationnelle.
Signalons que la raffinerie de Warri fonctionnerait déjà à « 60% de sa capacité totale ». Sa quantité quotidienne serait évaluée à 125 000 barils selon la Compagnie nationale pétrolière NNPCL.
Le Nigeria a beau être l’un des plus gros producteurs de pétrole brut en Afrique, ses capacités à raffiner localement sont encore limitées. Ce qui engendre une guéguerre entre politiques, opérateurs économiques et spécialistes du secteur.
Wilfried GBÊGAN correspondant au Nigeria
Site lafriqueenmarche du 6 janvier 2025 No 802