Par Murielle MENSAH depuis la France.
La manifestation initiée par la diaspora béninoise regroupée sous l’égide de l’UAPDB n’a plus eu lieu ce 15 février à Paris. Ce meeting a été avorté. Pourquoi ? La Préfecture de Paris, la Police française et les organisateurs béninois ne sont pas sur les mêmes longueurs d’ondes quant à sa non tenue.
Entre la Préfecture de Paris, la Police francaise, les membres de la diaspora béninoise, organisateurs dudit événement, il y a une sorte de ping-pong quant aux responsabilités de la non tenue dudit meeting.
Pour comprendre les dessous de ce fiasco, une source à la Préfecture de Paris nous fait savoir : « Si le meeting n’a pas eu lieu, la faute incombe aux organisateurs. Ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes…».
…AU BAN DES ACCUSÉS
« Que reprochez-vous aux organisateurs?». Notre source poursuit : « Rapprochez-vous d’eux pour savoir ce qui leur reproché…».
Interrogé, l’un des organisateurs fulmine : « On parle de méconnaissance de textes à qui ? Certains parmi nous organisateurs sont juristes de haut rang et sont en France depuis 30 ans. Ils connaissent les textes relatifs à l’organisation d’un meeting du bout des doigts. Alors qu’on ne jette pas l’opprobre sur nous en parlant de méconnaissance de cadre réglementaire…»
Un autre organisateur dit : « La Préfecture et la Police n’ont qu’à balayer devant elles. En effet, notre courrier d’autorisation en date du 6 février dernier, serait introuvable entre ces deux services. Dans ces conditions, à qui la faute ? À nous qui avions fait les choses dans les règles de l’art ?Non, la Préfecture et la Police doivent assumer leur part de responsabilités en ce qui concerne les dysfonctionnements.».
Un autre organisateur enfonce le clou et parle de manipulation. « Je n’ose pas croire que notre correspondance soit perdue dans cette grande France des droits de l’Homme.». «Tout cela démontre une manipulation. Ici en France, on ne peut accepter que les choses se déroulent comme si on était dans un pays africain.», critique-t-il.
Il poursuit : « Depuis que le lieu du meeting a été annoncé (devant l’ambassade du Bénin près la France à Paris, on était persuadé que dans les coulisses, il y aura des coups fourrés. Cela n’a pas manqué.».
« Pourquoi cette insinuation de coup fourré? ». L’ un des initiateurs laisse entendre : « Outre le lieu du meeting, chez nous au Bénin, les meetings en hommage aux soldats tués lors de l’attaque terroriste du 8 janvier dernier sont interdits. Des gens actuellement en prison pour cela. Mieux, la thématique du meeting (retrait des forces françaises au Nord-Bénin malgré les démentis de la France et du Bénin), pourrait être considérée par le gouvernement français comme une provocation…».
À la représentation diplomatique du Bénin près la France, on refuse de donner suite à la polémique au sujet d’une quelconque manipulation. L’ adage :« À qui profite l’annulation n’a aucun sens.».
À la Police, on récuse aussi cette grille de lecture de manipulation. Une source à la Police déclare : « Quelle pression ? D’où ? De Cotonou? Aucune pression n’est venue pour nous dire la conduite à tenir. L’organisation d’un meeting répond à un cadre réglementaire que nous n’allons pas négocier.».
BONNE NOUVELLE EN VUE…
En dépit des contingences survenues, il y a la possibilité d’entrevoir le bout du tunnel. Et c’est l’un des organisateurs qui annonce la bonne nouvelle : « La préfecture demande de reprendre la procédure d’autorisation.».
Il se réjouit et dit que : « Le meeting n’a donc pas été interdit. Il est seulement reporté. La prochaine date sera donc connue dans les tout prochains jours après les formalités.».
Rappelons que ce meeting pour rendre hommage aux soldats décédés le 8 janvier dernier lors d’une attaque terroriste à Banikoara a été organisé par la diaspora béninoise sous la coupole de l’Unité d’actions patriotiques de la diaspora béninoise (UAPDB).
Ce meeting devrait aussi connaître la participation active de nombreux panafricanistes du Sénégal, des pays de l’AES, des pays de l’Afrique centrale sans oublier des organisations de la société civile française.
Site lafriqueenmarche du 16 février 2025 No 833