Par Jules AFFODJI
Que faut-il faire, me taire devant cet étrange rapport publié en 2024 qui classe le Bénin en tête des saisies de drogues en 2023 avec plus de 16 000 kg de drogue interceptés ?
Ce rapport n’est pas flatteur pour mon pays. Cependant, je veux raisonner avec les lecteurs des effets, des causes et des conséquences sur l’économie de la drogue.
Primo, je peux affirmer tout de go que les problèmes des drogues sont susceptibles de faire augmenter le niveau de désordre social et de violence, comme s’est vu dans des différentes villes de par le monde. On dira de cette société, une société accablée du désordre et de la violence qui risque de se répandre, au-delà de ces communautés droguées, dans le reste de la société.
Au Bénin actuel, riches comme pauvres, on observe avec amertume le développement de communautés marginales. Au sein desquelles, une situation de conflits, violence, usage illicite de drogues, criminalité, intimidation, problèmes de santé, défaillances du système éducatif et possibilités d’emploi limitées ou inexistantes du fait des effets dévastateurs et devient la norme pour nombre des membres de ces communautés.
ÉCRAN DE FUMÉE…
C’est sans nul doute ces utilisateurs de drogues qui forment le groupe armé non étatiques. Ils sont obsédés. L’usage illicite et le trafic de drogues, ainsi que la criminalité organisée, y font désormais partie du quotidien. Il s’agit de quartiers où les pouvoirs nationaux et locaux ont de plus en plus de mal à exercer leur autorité et ce au profit de bandes criminelles lourdement armées et bien financées, qui exercent leur contrôle sur la population locale en conjuguant intimidation et récompenses à court terme.
Secundo, il faut enchaîner avec la pauvreté, la discrimination et le chômage sont des facteurs de causes de la toxicomanie. En effet, les personnes qui sont confrontées à des difficultés financières ou qui ont du mal à trouver un emploi peuvent être plus irascibles à chercher un soulagement dans les drogues.
Oui, les individus et les familles qui les composent éprouvent un profond sentiment de désespoir, qui les amène à penser que leurs conditions de vie ne changeront jamais et qu’ils ne connaîtront jamais la sécurité ni la stabilité économique dont profitent les autres membres de la société.
Confrontées à une réalité dans laquelle elles semblent avoir été mises au ban de la société, certaines personnes peuvent à tort estimer avoir toutes les raisons de se livrer à des activités liées aux drogues illicites et à la criminalité.
Tertio, les conséquences économiques sont drastiques. Le trafic illicite donne du travail au personnel des laboratoires, aux grossistes, aux blanchisseurs de capitaux et aux revendeurs et trafiquants. Ces emplois peuvent être importants en termes économiques où la culture illicite est
pratiquée et où le taux de chômage est élevé.
Evidemment, au Bénin on voit croître de nouveaux riches qui passent leurs temps à perturber la société, en recrutant des individus mal intentionnés qui créent un mode de vie des mécréants dans le mécénat.
Il ne m’appartient pas de faire le récit des vagues d’exclusion et des listes noires des drogués, mais de pointer la douleur et parfois même la honte de ceux qui font la chasse aux « voyous ».
A peine les ont-ils déposés dans les geôles que maladroits et honteux, ceux qui doivent faire le travail abandonne la poursuite.
C’est honteux ! le Bénin a excellé dans un classement déconcertant.
Ce classement ne nous honore pas. C’est mon avis.
Site lafriqueenmarche du 19 novembre 2024 No 769