La Chronique internationale de Salifou DIAGNE depuis Bruxelles.
Pour limiter les points d’entrée des terroristes et autres assaillants, le stratège de Ouaga, le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina et son armée ont amorcé de creuser des tranchées. Mais le 24 août dernier, cette initiative a été fatale pour les habitants de Barsalogho. La dernière attaque relative aux tranchées est contre l’armée togolaise et les ouvriers et techniciens de la Société « Ebomaf ». Le Togo n’est pas de l’AES. Cependant, que faire pour que la construction des tranchées soit efficace avec ou sans le concours des civils?
Le recours aux populations pour creuser les tranchées pour protéger les sites militaires stratégiques est un choix qui ne fait pas l’unanimité.
La réticence des habitants à prendre part aux travaux découle donc des attaques perpétrées contre les civils lors de ces travaux, habitants pris pour cibles par les djihadistes.
Avant les victimes de Barsalogho, il y a les attaques perpétrées contre les localités de Gourcy et Pissila toujours au Burkina.
Creuser des tranchées est-il un acte fondamentalement de guerre? Est-il un acte essentiellement militaire?
Les spécialistes des questions militaires ne sont pas unamimes sur le sujet. Si certains jurent qu’il faut bel et bien associer les civils, d’autres sont d’avis contraire.
Si on connaît les arguments des tenants de la 1ère catégorie, ceux de la seconde, émettent des conditions quand il s’agit d’appeler les civils à creuser des tranchées quand on sait que quelque temps après, les terroristes les massacrent.
Pour lutter contre le terrorisme lors de la construction des tranchées, que les civils soient associés ou pas, il urge qu’il ait une meilleure connaissance de la menace avant toute construction.
En effet, une meilleure connaissance en temps de terrorisme suppose avec ou sans les civils une mise en place de capacités de préparation et de réponse.
La stratégie de tranchées est comme un reflet de l’ARN messager.
Pour construire les tranchées, il faut prévenir de nombreux problèmes sécuritaires et logistiques.
En effet, on ne peut retrouver la joie, la sérénité et tranquillité entre l’ombre et la lumière sans une interaction entre les militaires et les civils partenaires.
EN MODE TRANCHÉES…
Au regard de la radicalisation des terroristes et d’autres acteurs de l’extrémisme violent contre les tranchées, il faut revoir éviter au maximum la démarque entre les conditions de sécurité et celles logistiques.
En effet, à chaque opération, il urge de prendre des mesures idoines. D’abord, il faut assurer des inventaires plus réguliers avant toute opération.
Creuser les tranchées doit être une opération du génie militaire. Et en la matière, il faut un modèle de prospection et d’inventaire.
En effet, il faut savoir combien de soldats pour sécuriser l’opération, sa durée, le coût de l’opération et autres. En somme, il faut bien quadriller le terrain à des kilomètres pour ne pas être surpris. La construction des tranchées nécessite la rotation méthodique d’effectifs militaires suffisants. Il faut être certain de la présence des forces de l’ordre pour le contrôle et la vérification de l’étiquetage.
Si possible, pourquoi ne pas utiliser une couverture aérienne avec un attirail conséquent de dissuasion avec les drones ?
Et quand il s’agit d’associer les civils, il faut davantage revoir la stratégie de tranchées dans les zones touchées surtout au regard des écarts d’actes de défiance. En cas de recours aux civils, il faut davantage prendre de mesures de sécurité surtout que les terroristes considèrent également la population associée comme ennemie.
…DES DISPOSITIONS S’IMPOSENT
La stratégie des tranchées a été très généralisée lors de la 1ere Guerre mondiale. En France, elles étaient la clé de voûte de la sécurité des camps.
Cette stratégie d’antan en dépit de légères modifications souvent conçues et présentées comme des solutions strictement exogènes aux problèmes d’insécurité n’est pas si différente de l’actuelle conception au Burkina, au Togo…
Le terme même de « tranchées » laisse en outre penser que ces dernières seraient un rempart purement réactif.
Les tranchées permettent d’asseoir des solutions d’interprétation souvent simpliste et localiste contre des causes de la violence.
Ce faisant, elle jette un voile sur la manière dont l’apport ou nom des civils s’imbrique dans les dynamiques conflictuelles.
La stratégie de tranchées avec ou sans les civils doit être mieux pensée pour s’inscrire dans les approches de guerre contre le terrorisme.
A s’y méprendre…
Site lafriqueenmarche du 8 octobre 2024 No 741