Prochain Sommet Francophonie : Mali, Niger Et Burkina Suspendus, Mais L’exemple Malien à Saluer
La Chronique internationale de Salifou DIAGNE depuis Bruxelles
Le XIX ème sommet de la Francophonie aura lieu les 4 et 5 octobre 2024 à Villers-Cotterêts en France. Les pays de l’AES n’y seront pas, car suspendus par l’OIF. Cependant, en dépit de cette absence, ne faut-il pas saluer l’exemple malien qui doit faire école en Afrique ?
L’EXEMPLE MALIEN, nous oblige à remonter au référendum constitutionnel dans ce pays. Grâce à la nouvelle Constitution, le français n’est désormais que la langue de travail, de l’administration et de l’enseignement, tandis que les langues nationales sont les langues officielles du Mali.
L’EXEMPLE MALIEN, s’est fait avec courage et abnégation. Cet exemple a induit un changement de cap. Le Mali de Assimi Goïta a démontré que la Francophonie, dont nous portons les couleurs en tant qu’élément d’un monde plurilingue et pluriel ne doit plus s’ériger sur les cimetières de nos langues nationales.
L’EXEMPLE MALIEN doit permettre aux autres pays africains de promouvoir leurs langues nationales afin qu’elles cessent d’être des langues de seconde zone repliées sur elles-mêmes. Désormais, les langues africaines doivent être capables d’intégrer, d’inclure, et cesser d’être à rebours d’une vision de conquête.
L’EXEMPLE MALIEN doit pouvoir permettre à toutes les langues africaines de répondre aux enjeux. Ces derniers doivent être géopolitiques, numériques et économiques.
L’EXEMPLE MALIEN,
parlant d’enjeux géopolitiques. Il s’agit de faire en sorte que les langues africaines représentent un espace privilégié de dialogue. Elles doivent savoir profiter de cet espace pour monter en puissance.
Ensuite, il y a des enjeux numériques surtout dans un contexte international où l’intelligence artificielle se développe. En effet, les langues africaines doivent profiter de l’intelligence artificielle comme un atout de promotion.
La récente décision de l’Unesco qui valorise désormais le soninké par une journée internationale – le 26 septembre de chaque année -va dans le bon sens, et démontre à plus d’un titre, qu’il faut continuer le plaidoyer et le lobbying pour promouvoir davantage les langues africaines. Et qui dit promotion dit réappropriation. Il faut faire en sorte que les concitoyens africains soient davantage dans un espace riche d’affinités, d’opportunités et de solidarité.
L’EXEMPLE MALIEN, doit être une source d’inspiration pour les autres dans le cas d’enjeux économiques. En effet, il faut permettre aux langues nationales africaines de commercer davantage, entre elles en internationalisant les partenariats économiques.
Les Africains doivent s’appuyer sur la valeur ajoutée de nos langues nationales pour réussir dans le nouveau cadre de la ZLECAF, la grande zone économique africaine, qui malheureusement titube.
L’EXEMPLE MALIEN doit ranger la frilosité des autres gouvernements africains face au français.
Malheureusement, compte tenu des avatars de la FrançAfrique, il y a de plus en plus trop de fixations sur cette langue dans les pays de l’AES.
Depuis l’indépendance des pays africains d’expression française, nous avons promu une langue, en occurrence le français.
Malheureusement, il se fait qu’elle ne nous fait pas un bon retour sur investissement.
Pour preuve, pour se rendre en France, nos étudiants et chercheurs sont contraints de subir les fourches caudines des visas.
Il faut finir avec la condescendance d’une langue qui croit qu’elle doit assumer sa promotion en s’érigeant sur les cimetières de nos langues nationales.
Site www.lafriqueenmarche.com du 29 septembre 2024 No 732