Le franc soutien de l’Algérie aux rebelles séparatistes touaregs maliens est plus qu’une évidence. Avec la victoire assurée du président Abdelmadjid Tebboune pour un 2 ème mandat présidentiel après le scrutin du 7 septembre 2024, le gouvernement malien se laissera-t-il intimider par son géant du Nord?
Le président Tebboune va-t-il changer le cap à l’égard du Mali après son nouveau mandat qui ne fait de doute ? Le chef d’Etat algerien va-t-il poursuivre de garder son parapluie ouvert pour les séparatistes maliens dans une logique de diviser pour régner?
Beaucoup d’observateurs avertis pensent que le président Tebboune ne changera pas son fusil d’épaule à l’égard des rebelles du Nord Mali.
Il ne fera rien pour muter sa stratégie géopolitique. En effet, alors que l’Algérie chante depuis 1962 (date de son indépendance) : «Stabilité régionale », dans le même temps, continuera-r-elle son soutien aux rebelles maliens pourtant source de menace pour la paix au Sahel?
Pour rappel, avant la réélection de Tebboune, le torchon brûlait déjà entre l’Algérie et la Mali. En effet, les dernières critiques de l’Algérie après les frappes chirurgicales de l’armée du Mali sur les positions des troupes rebelles et les passe d’armes entre les deux pays aux Nations unies démontrent à suffisance qu’il y a des divergences entre les deux capitales.
QUE FERA LE MALI…
Face à ce comportement algérien, le Mali des fiers guerriers ne pliera jamais l’échine.
On a encore en mémoire, la réaction du gouvernement malien apres l’accueil enthousiaste réservé par Alger aux rebelles après leur défaite à Quidal. Cette réaction a été traduite par le biais du colonel Maïga. Celui-ci a su dire dans des termes forts que son pays n’est pas : « Un État paillasson, sur fond de mépris et de condescendance.».
Pourquoi cette option algérienne contre le Mali?
Après la victoire historique de l’armée malienne à Quidal, l’Algérie a opté pour une duplicité. C’est ainsi qu’elle a reçu et dressé le tapis rouge fin 2023 à plusieurs figures de la rébellion indépendantiste malienne.
Avec les agissements de l’Algérie, tout porte à croire de plus en plus que le géant du Maghreb est, en partie, à l’origine du problème malien.
Pourquoi cette diplomatie inamicale d’Alger à l’égard de Bamako?
En effet, à Alger, en sourdine, on justifie la sympathie flagrante algérienne pour les rebelles, Alger par le fait que les Accords d’Alger signés en 2015 entre le gouvernement malien et les indépendantistes sous l’égide de l’Algérie aient été déclarés à l’eau par le pouvoir de Goïta Assimi.
… POUR SON AVENIR
Que doit faire le Mali maintenant que le comportement hostile de l’Algérie est notoire?
En effet, le Mali n’ira pas armer une quelconque rébellion en Kabylie par exemple par réciprocité à au soutien algérien au Nord Mali.
Loin de cette logique, le gouvernement de Goïta Assimi assurera davantage ses nouveaux partenariats. Et en la matière, le rapprochement avec le Maroc doit aller grandissant.
Pour rappel, il y a déjà une offensive diplomatique et commerciale du Maroc au Sahel.
Mohammed VI, le roi du Maroc a proposé au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, de désenclaver leurs économies. Ceci grâce à la mise en place d’une zone de libre-échange jusqu’au port de Dakhla dans le Sahara occidental. Une zone contrôlée majoritairement par l’Empire chérifien et sur laquelle le Maroc revendique sa souveraineté.
À l’heure où l’Algérie surfe sur une capacité de nuisance, le Mali doit davantage se jeter dans les bras du Maroc pour un partenariat gagnant-gagnant.
ET POURTANT L’ALGÉRIE A PAYÉ UN FORT PRIX AU TERRORISME…
La ligne directrice de l’Algérie qui a été confrontée au terrorisme dans les années 1990 surprend plus d’un.
Après la décennie noire marquée par le terrorisme en Algérie, ce pays n’a cessé encore et encore de parler de « Stabilité régionale ». Dès lors, comment peut-elle soutenir des rebelles en guerre contre leur pays le Mali ?
Comme l’Algérie devient hostile, vive le partenariat entre le Maroc et le Mali quand on connaît le froid diplomatique suite au dossier de Sahara occidental entre Rabat et Alger.
Il ne peut d’ailleurs en être autrement. On connaît bien la maxime : « L’ennemi de mon ennemi est…»
Souleymane BAKARY correspondance particulière depuis la France
Site lafriqueenmarche du 8 septembre 2024 No 721