Par Jules AFFODJI
Le système éducatif au Bénin reste encore en déphasage avec notre développement. Et si dès cette rentrée scolaire et académique 2024-2025, le Conseil national de l’éducation (CNE) changeait certains fondamentaux du système éducatif actuel béninois ?
Le Conseil national de l’éducation est le haut lieu par excellence de réflexions pour une orientation adéquate du système éducatif du Bénin.
En effet, depuis la création du CNE, il s’emploie à réformer l’école béninoise. Cependant, avouons-le, le changement d’options éducatives radicales met du temps à repenser la place de l’Homme dans le développement.
Malgré le travail abattu depuis quelques années par le CNE, la question est de savoir quand cette structure d’orientation de l’éducation dans notre pays, pourrait sauver la jeunesse béninoise aux abois?
Le CNE pourrait-il réellement se détacher de la politique politicienne pour donner du contenu à une éducation, qui prendra en compte la valeur éducative africaine en général et celle du Bénin en particulier ?
En effet, après 64 ans d’indépendance, il faut actualiser le système éducatif béninois pour qu’il soit en phase avec le développement. Il y a un intérêt à le faire, et cela ne doit relever ni d’un hasard ni d’une manie.
Au Bénin, depuis 1960, l’éducation tend à suspendre l’évidence du savoir et des compétences endogènes.
Il faut donc changer de paradigmes pour que notre développement ne comparaisse plus au tribunal du jugement humain.
Après 64 ans, il est impérieux que notre système éducatif ne perde plus sa boussole afin d’éviter de conduire toute une génération dans le vide.
CHANGEONS LES FONDEMENTS DE NOTRE SYSTÈME ÉDUCATIF….
Après 64 ans de platitudes, le Bénin doit renoncer au fond politicien et conflictuel des conceptions bancales qui tétanisent nos enfants et les endorment.
Après 64 ans, le temps passe, les jours s’égrènent et malgré les compétences avérées au CNE, on a l’impression que le fond doctrinal de l’éducation nationale, n’est qu’un concentré de discours, une pure et plate propagande de l’héritage colonial.
Quand va-t-on délaisser le très bizarre programme qui s’exécute actuellement dans les écoles béninoises, du niveau 1 au niveau supérieur en passant par le niveau moyen?
Doit-on uniquement perpétuer un programme néo-colonialiste et dont le but est de former des « enfants-perroquets », des « enfants cybercriminels », des « coupeurs de route »?
Il faut que l’orientation de nos enfants ne produise plus le syndrome de Wanderlust, avec le désir permanent de quitter chez soi pour aller ailleurs, le désir de voyager.
Au Bénin, on doit éviter un programme extraverti, un programme qui est complètement tourné vers l’extérieur.
On doit arrêter ce drame du Bénin, ce drame qui fait qu’on aime plus ce qui se fait par les autres. Revenons aux fondamentaux de l’éducation, de l’enseignement de l’être Beninois dans nos programmes.
La « Rupture » doit nous aider à faire valoir de nouveaux Hommes. Ceux-ci sortiront de nos écoles en tant que patriotes. Ils doivent avoir l’amour pour un pays qui se construit. Ils doivent être fiers pour ce qui se fait ici au Bénin. Ils doivent être des pionniers du consommons local, en liens avec les produits fabriqués au Bénin.
… POUR UN DÉVELOPPEMENT RÉEL
Pour y parvenir, il suffit de ne plus penser le système éducatif comme une reproduction aveugle des programmes exotiques. Nous devons revoir nos programmes pour endiguer le départ massif de nos enfants et leur mort dans l’Océan Atlantique et la Mer Méditerranée.
« Chaque Enfant qu’on éduque est un Homme qu’on gagne.», rappelle le fabuliste.
Le développement économique du Bénin passera par des femmes et des hommes bien éduqués.
Il faut que le Conseil national de l’éducation travaille efficacement pour permettre au Bénin de retrouver ses lettres de noblesse à travers un système éducatif moderne adapté à nos besoins.
Il faut que les programmes éducatifs nous évitent une humanité dépourvue de sens, mais nous propulsent dans l’avenir avec des bagages innovants qui enterrent l’immobilisme.
Si ce n’est pas possible pour cette rentrée 2024-2025, ce n’est pas tard d’y penser pour 2025-2026.
En attendant de changer les pas de danse à nos enfants pour l’amorce d’un développement réel du Bénin, souhaitons une bonne rentrée 2024-2025 à tous les acteurs du système éducatif.
Site lafriqueenmarche du 15 septembre 2024 No 727