L’Editorial de Titus FOLLY
Christophe Deloire, le patron de « Reporters sans frontières n’est plus ». On ne verra plus sa grande silhouette, ses cheveux grisonnants et sa paire de lunettes rondes. Je salue à titre posthume sa mémoire dans l’exercice de L’Editorial du jour. Son décès est survenue la veille de l’élection des représentants des médias à la Haac. J’y reviendrai demain avec la version : « Haac: ceux qui jubilent».
CHRISTOPHE, tu as été un journaliste émérite dans le monde. Ton nom résonne depuis 12 ans à la tête de « Reporters sans frontières ». Ta mort survenue le 8 juin dernier a entraîné une sorte d’anesthésie malgré nos sensibilités enfouies superficielles ou réelles par rapport à la mort.
CHRISTOPHE, tu as su ériger la liberté de presse en un créneau-porteur. Tu en parlais avec maestria
CHRISTOPHE durant 12 ans, une partie de toute une vie, une vie simple une vie concrète et une vie intrinsèque malgré tes fulgurances, tu as été au service des autres, tes confrères embastillés donc privés de liberté.
CHRISTOPHE, tu as été un faiseur de profil. Tu as su cerner la maîtrise juridique de la protection des journalistes. Tu allizis compétences didactiques, savoir-faire pédagogique et fondamentaux légaux des 180 pays de par l’échiquier mondial.
CHRISTOPHE, avec toi,
le classement RSF dépassait la théorisation pour parvenir à des réflexions pertinentes.La liberté de presse n’est pas une problématique isolée. Ce qui donnait une large compréhension du tableau à chaque 3 mai, jour de publication.
CHRISTOPHE, tu as
popularisé certains pans de la dialectique du journalisme en lien avec la liberté de presse
CHRISTOPHE, face aux régimes autoritaires, tu as refusé de mettre sous le boisseau, certaines vérités gênantes. C’est le cas des chevaux de Troie numériques ( la dernière trouvaille des dictateurs) pour avoir à l’oeil les journalistes gênants.
CHRISTOPHE, tu as été l’une des idoles du combat pour la liberté de presse. Tu avais toujours un regard très singulier sur la presse.
CHRISTOPHE, par le biais de ta personnalité, tu as été un leader et un concentré de reflets cognitifs. Tout cela te permettrait de surmonter la subjectivité des perceptions et d’aller à l’essentiel.
CHRISTOPHE, la liberté de presse a profité de ton l’élan et de ta gamme d’actions importantes pour un début d’effectivité.
CHRISTOPHE, ton engagement hardi pour avoir un cadre réglementaire pour l’exercice du métier a permis de surmonter un contexte légal obsolète, suranné… où dans certains pays, plusieurs textes épars s’entrechoquent comme au jeu de pétanque pour asseoir l’offense au chef de l’Etat et l’attente au crédit de la République. Rappelons que tous ces textes prônent les peines privatives de liberté
CHRISTOPHE, dans certains pays, ton soutien à la démarche législative comme la priorité des priorités a changé dans une certaine mesure l’état d’âme du tout répressif par des amendes.
CHRISTOPHE, ton combat a permis de commencer par desserrer l’étau contre la loi sur la cybercriminalité qui surgit dans de nombreux, stratégie grotesque pour étouffer la liberté de presse.
CHRISTOPHE, tu as permis d’éviter à certains moments, la guerre psychologique entre la presse digitale et les médias anciens.
CHRISTOPHE, ces derniers temps, tu as su mener une communication d’influence entre les agnostiques et les milliardaires revanchards. Ceux-ci ont été surpris par la rébellion des purs talents des médias pour leur indépendance éditoriale malgré des thallers des milliardaires qui se prenaient pour des diocésains du Moyen-âge.
Avec ton départ prématuré, ceux qui doivent prendre le témoin doivent réinvestir l’avenir en puisant dans tes qualités essentielles.
A s’y méprendre..
CHRISTOPHE, sans aucun doute, tu dormiras sous l’ombre des cèdres de l’Orient, le lieu attitré pour le repos des justes.
Site lafriqueenmarche du 10 juin 2024 No 667