« Ousmane Sonko et ses affidés ont copieusement « mangé » toutes les mangues de la Teranga. Ceux qui ont décliné son invitation n’ont eu que des mangues peu mûries…», disait sous forme de boutade un fin connaisseur de la scène politique sénégalaise pour résumer les résultats des législatives du 17 novembre dernier.
Sonko et son parti ont battu une inter-coalition composée entre autres de deux anciens présidents de la République, deux anciens présidents de l’Assemblée, deux anciens premiers ministres, un ancien maire et l’actuel maire de Dakar.
Ainsi, à la publication des résultats officiels des législatives du 17 novembre dernier, la liste Pastef sous la férule de Ousmane Sonko a la majorité. Cette liste a remporté 130 députés.
Selon les mêmes résultats officiels publiés ce jour, ses poursuivants n’ont eu que des rase-mottes. On peut citer « Takku Wallu » de Macky Sall avec 16 députés; « Diam Ak Njarin » crédité de sept députés; « Saam Sa Kaddu » qui a dans son escarcelle trois députés et « Andu Nawle » qui a en deux.
Quant aux listes « Nationalistes »; « Sénégal Kesse »; « Stop Sénégal » et trois autres listes, chacune d’elles a un député.
Avec cette sorte d’arithmétique aux législatives, avec ses mécanismes et ses principes assimilés, le Pastef a la majorité qualifiée des 3/5.
…QUE FAIRE AVEC CET AVANTAGE ?
À cette question, on souffle qu’il pourrait y avoir une révision de la Constitution pour instaurer un poste de vice-président. D’autres insistent sur l’avènement de la Haute cour de justice.
Au comble des audits relatifs à une présumée mauvaise gestion du régime Macky Sall, il faut redouter que des barons de l’ex équipe gouvernementale ne réponde de leurs actes si jamais l’avènement de la Haute cour de justice devenait une réalité.
Après la présidentielle de mars 2024, Ousmane Sonko avec ses législatives a démontré que le Pastef a aussi bien les paupières pour les bonnes théories mais aussi les pieds sur terre pour quadriller le terrain.
Au finish, Sonko a réussi à déconstruire l’opposition en passant en catégorie supérieure avec un score astronomique et ce, sans fumisterie politique.
Là où il y avait le parrainage
(pour les restrictions du paysage politique contre les opposants), il a préféré
l’expression libre du peuple. Et pour cela, son argumentaire et sa ritournelle édifient : « Laissez le peuple souverain choisir ses représentants pour son mieux-être.».
Jadis le coeur démocratique de l’Afrique, le Sénégal continue de garder le drapeau de leader du continent. Quand il s’agit d’élections, avec exemplarité, à l’heure des contre-modèles, ce pays continuer de tenir à son rang.
Et pourtant, en faisant le portrait de Ousmane Sonko, beaucoup avaient misé sur un portrait corrosif du despote. La vérité des urnes oblige tout le reste à se courber devant lui.
Et en première position, l’opposition, qui en dépit des jérémiades ne pourra plus pour cinq ans, arracher la flûte qui permet à Sonko de siffler de toutes ces forces.
Après les étiquetages simplistes, que d’ovations pour Ousmane Sonko et Bassirou Domaye Faye à l’heure de la démocratie de gloire.
Blanchard LAWSON depuis Dakar
Site lafriqueenmarche du 21 novembre 2024 No 771