Soglo: Après RFI, Loin De Le Brûler Jusqu’aux Orteils ?

Mise en ligne : L'Afrique en marche | 12 mars 2025 dans L’Editorial de Titus FOLLY | Temps de lecture: 3 mins

Soglo: Après RFI, Loin De Le Brûler Jusqu’aux Orteils ?
L'Afrique en marche

Nicéphore Soglo, après son entretien avec RFI est retenu au poste frontière d’injures. Que lui reproche-t-on au juste ? Analyse dans l’exercice de L’Editorial

« Et tout le monde est surpris qu’on soit parti d’un peu de croissance négative, de -3 à plus de + 6 en l’espace simplement d’un mandat soit 9 points…», disait Nicéphore Soglo sur RFI lundi dernier.

Après ses mémoires, pour avoir mis en exergue et expliqué à RFI ce marqueur de son mandat, cela n’a pas été apprécié par les dépositaires de la vérité absolue.

Pourtant, c’est le même Soglo qui a vanté récemment le travail abattu à la Zone économique de Glo-Djigbé. En son temps, il a été applaudi.

Cette fois-ci, pour avoir évoqué le taux de croissance atteint quand il était aux affaires (9%), on l’abreuve de vilipendes, aux antipodes de la minime parcelle de vérité.

DISCOURS COHÉRENT…

Au-delà de ce fait mémoriel qui gêne certains, le fait d’avoir demandé la libération des détenus politiques et le retour des exilés politiques nourrit également l’autodafé à son endroit.

Cette actualité relative aux détenus politiques et exilés ne s’évanouit depuis quatre ans. Pour avoir donné son opinion à Christophe Boisbouvier de RFI, redoutable dans les questions qui fâchent dans la République, Nicéphore Soglo à franchir la ligne rouge des censeurs.

À 93 ans, avec la quantité de force qui lui reste, Nicéphore Soglo à su consoler les Béninois par rapport au sort des prisonniers politiques et exilés. Son don de soi qui vivifie la décrispation et notre consensus national, a été malheureusement dénaturé sous toutes les coutures.

Réclamer juste la libération des détenus politiques et le retour des exilés n’est qu’un geste d’humain, qui aiguise une certaine humilité. Contre toute attente, ceux qui détestent la vérité sont dans la vocifération depuis Porto-Novo, comme dans une chasse avec la meute. Quant à ceux qui parlent de l’écrivain Ahmadou Kourouma pour leur jouissance littéraire ont quant à eux compris: meute.

Comment peut-on arracher à l’un des précurseurs du renouveau démocratique son contenu informationnel sur la description et le consensus national, des acquis de la Conférence nationale ?

…EN DÉPIT DE L’INQUISITION

Ceux qui ont l’insulte comme cahier de charges et développent avec arguments la démesure de leur pensée unique, n’ont donc pas pu contenir leur ardeur contre Nicéphore Soglo. C’est le même qui était à Glo-Djigbé qui parle des prisonniers politiques et exilés.

L’insulte devient automate et prévisible et tout est fait par ses ingénieurs pour se montrer à la hauteur. En procédant ainsi avec la farouche détermination à faire advenir leur monde de vérités alternatives, il consacre un mode de pensée dérisoire.

Continuons par nourrir le Bénin de rêves, avec la réalisation de nos ambitions de développement. C’est à cette seule condition qu’on va obtenir le triomphe de l’Esprit sur la Nature.

Derrière les inquisitions affichées, ceux qui sont à la manoeuvre, avec la vanité à se prendre pour l’alpha et l’oméga, doivent changer leur jeu des possibles, loin de leur vulgate.

Le monde a beau être mauvais, la connaissance pourra toutefois jouer un rôle rédempteur pour alimenter une mentalité magique.

En dépit du durcissement du ton, en déphasage avec la jonction mémorielle, Nicéphore Soglo leur laisse à postérité : « Pour moi, le Bénin passe avant tout. Et ce n’est pas à mon âge que je vais changer d’idéal…».

L’Afrique en marche du 12 mars 2025 No 852

« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-la du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».

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