L’Editorial de Titus FOLLY
Avant de parler du sujet du jour, je tiens à vous dire merci pour vos coups de fil et messages lors de ma villégiature. Je me suis éclipsé et je n’ai pas voulu revenir. (Sourire).
Après mes noces d’argent (25 ans en tant qu’éditorialiste depuis le quotidien L’Aurore en 1999), j’ai pensé à organiser mon jubilé et déposer ma valise près d’un étang pour apprendre à pêcher. (Éclats de rire).
Cette rentrée médiatique, je JURE que j’ai voulu passer à autre chose. Dans notre cheminement, à chaque exercice du jour, nous mettrons en exergue un Africain qui impacte le vécu quotidien du continent par son innovation ou pour un acte majeur. Ainsi, on parlera développement. On fera donc d’une pierre, deux coups.
REVENONS À NICÉPHORE SOGLO…
Avec son charisme qui irradie tout sur son passage, le président Soglo était à GDIZ le 3 septembre dernier.
Inégalé conquérant dans ses convictions, imperturbable et confiant en l’avenir, le président Soglo était à la GDIZ où il a su polir les vases.
Contre toute attente, et depuis lors, deux mondes se regardent en chiens de faïence. Il y a ceux qui sont acerbes et ceux qui jubilent.
À l’analyse, moi qui ai eu l’invitation spéciale du président Soglo pour être avec lui à Glo-djigbé, je comprends les motivations des deux camps antagonistes ou protagonistes (c’est selon).
Oui, le long de l’axe X, il y a les points qui représentent les positions contre son armature politique. De l’autre, le long de l’axe Y, il y a les coordonnées de ceux qui applaudissent la reaction du technocrate Soglo face aux efforts de transformation du coton national, lui qui a eu des efforts consentis pour notre or blanc de 1991 à 1996 quand il avait les rênes de ce pays.
A Glo-djigbé, Nicéphore Soglo a eu donc l’occasion de démontrer l’épaisseur de sa dalle intellectuelle et l’étanchéité de sa fibre de développeur.
Contre toute attente, l’ex technocrate de la Banque mondiale était à mille lieux de s’imaginer que 34 ans après, certains Béninois refuseraient de reconnaître sa qualité intrinsèque, son honnêteté intellectuelle.
En effet, Nicéphore Soglo, 34 ans après son retour à ses pénates, ne peut se définir comme une prise en compte du présent. C’est une erreur d’appréciation de vouloir occulter toute son existence, avec ce qu’il a comme pesant :
son honnêteté intellectuelle.
Alors, à la lumière des temporalités de la GDIZ, pourquoi veut-on transformer Nicéphore Soglo pour avoir dit ses sensations ?
Aussi bien, par des évènements marqués que par des phénomènes de synchronisation, son honnêteté intellectuelle ne sera jamais fonction d’instants temporels.
…UNE LÉGENDE À NE PAS FALSIFIER
Au souvenir des Béninois, c’est le même Nicéphore Soglo, qui depuis 2016 a été le plus virulent à l’égard de Patrice Talon, virulence documentée à l’appui.
Ceux qui ont eu recours à la reconnaissance intersubjective de son honnêteté intellectuelle, ne doivent oublier son don de soi pour la démocratie à partir de 2016.
Il a dû payer un lourd tribut en inhalant des gaz lacrymogènes à Dantokpa à la veille de Pâques 2019 dans l’accomplissement de la forfaiture du Parlement monocolore.
Le même Nicéphore Soglo a critiqué à corps émoulu, dans une tribune mémorable, la liquidation des biens de Sébastien Ajavon. Qui a osé le faire à part lui?
Les prisonniers politiques, surtout Madougou et Aïvo savent tout ce que le président Soglo fait en coulisses pour eux. Son dernier acte en majuscule, c’est sa présence à la prison de Missérété pour aller saluer Madougou à l’occasion de ses 50 ans.
Si le contentieux Niger/Bénin se dégonfle de plus en plus comme un ballon de baudruche, la dextérité du président Soglo est passée par là.
Ne soyons pas amnésiques de l’effet continue depuis 1990 de Nicéphore Soglo. Il a été et continue d’être un point d’ancrage de notre démocratie et pour la représentativité de notre pays.
Nicéphore Soglo est un « personnage volume » qu’on ne saurait mettre dans une sorte d’enclosure.
Alors pourquoi tente-t-on de vouloir faire de lui un « individu pion », qui se caractérise par un croisement spatial, pour avoir été à Glo-djigbé?
À l’opposé de ceux qui suggèrent sa verbalisation avec le ressenti du mépris après la GDIZ, la contrainte d’immédiateté ne peut submerger ses identités remarquables permanentes.
Outré par les réactions d’appareil, Nicéphore Soglo a dû réagir pour rester à bonne distance. Il a su si bien faire en évoquant la sainte Cène (Sans hyperbole, le Christ le Jeudi Saint) comme la possibilité d’habiter le temps.
Que la politique ait un horizon d’attente et que le développement soit un champ d’expériences pour l’avenir. Cela doit être désormais le voeu cher à tous.
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Site lafriqueenmarche du 23 septembre 2024 No 730
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-la du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».