«Oublier que l’intelligence artificielle n’est pas un autre être humain et qu’elle ne peut proposer de principes généraux…», dit le patron du Vatican.
Le souverain pontife poursuit que : «Il est souvent une grave erreur qui découle ou du besoin profond de l’être humain de trouver une forme stable de compagnie ou d’un présupposé inconscient de sa part, à savoir que les observations obtenues au moyen d’un mécanisme de calcul sont pourvues des qualités de certitude indiscutable et d’universalité irréfutable», a ajouté François.
VUE GLOBALE SUR L’IA…
«Puisque elle est basée sur l’algèbre, elle ne peut examiner que des réalités formulées en termes numériques.», a encore insisté le pape considérant la méthode algorithmique sans objectivité ni neutralité aucune.
François constate ainsi qu’en réorganisant les contenus existants contribuant à les consolider, souvent sans vérifier s’ils contiennent des erreurs ou des idées préconçues, l’IA générative est plutôt «renforçatrice», et encourt le risque de légitimer les fausses nouvelles et de renforcer le poids d’une culture dominante, sans parler de «saper le processus éducatif» éludant toute réflexion authentique…
Le risque est de substituer le paradigme technologique incarné par l’intelligence artificielle par le plus dangereux «paradigme technocratique» alors que nous devons, selon le Pape, faire de l’intelligence artificielle un rempart précisément contre son expansion.
À l’heure où le concept de dignité humaine s’amenuise et où le sens de l’humain tend à s’éclipser, le souverain pontife regrette que même la catégorie fondamentale de l’Occident qu’est «la personne humaine» semble perdre de la valeur.
Il exhorte à remettre la dignité de la personne «au centre d’une proposition éthique partagée» par une «saine politique». C’est le sens de la signature de l’Appel de Rome pour une IA éthique en 2020 et son soutien à cette forme de modération éthique des algorithmes et des programmes d’intelligence artificielle appelée «algoréthique».
Il appartient donc à chacun d’en faire bon usage et à la politique de créer les conditions pour que cet usage soit possible et fécond, a-t-il conclu.
De par sa vue globale sur la question, le pape François démontre ainsi qu’il est impérieux d’avoir une saine politique tournée vers le bien commun pour éviter à l’humanité d’être engloutie par l’IA.
Source : Merci à « Vatican News » pour la collaboration.
Source lafriqueenmarche du 16 juin 2024 No 673