«Tout va bien entre nous proches de Talon et Boko. Jamais la haine ne fera son lit du fait de ce dossier dit » Dossier tentative coup d’Etat » ou « Dossier du 24 septembre ». Ceux qui ont cru que la discorde va imploser la cohésion entre nous partisans proches de nos deux grands frères de quartier vont longtemps attendre….», confie Félix et pro-Talon, la quarantaine et inspecteur de l’enseignement primaire.
« On est nombreux à grandir dans les quartiers Maro-Militaire, Jéricho Ste Cécile, Aïdjèdo, St Michel…,sous le parapluie de ces deux grands frères exceptionnels que sont Patrice Talon et Olivier Boko…», raconte Félix.
« Même s’il n’est plus au pays, on a aussi un autre fofo que le Seigneur a mis sur notre route. Il s’agit de Sébastien Ajavon, l’incontournable de Jéricho. Pour Ajavon, c’est une autre histoire…», martèle-t-il encore.
Depuis 2016, c’est Talon le bâtisseur qui est là. Il a très bien travaillé et a été aidé par son frère de quartier, Olivier Boko…», dit-il pour conclure après avoir vidé d’un coup le reste de son verre entamé avant mon arrivée.
Nous sommes dans un bistrot non loin de l’ancien siège social de la société de téléphonie cellulaire « Glo ». La bière coule. La musique en douce donne des décibels.
SOUS LE PARAPLUIE DE…
Félix, maître de céans qui m’a invité dodéline de la tête aux sons de la musique.
Romi, (nom emprunt), un pro- Boko, la quarantaine également, ingénieur agronome rejoint Félix à 17 h 15. Tout démontre que c’est un rendez-vous convenu.
Après les salutations d’usage, les deux amis attaquent d’emblée le dossier de tentative coup d’Etat pour planter le décor : « A Maro-Militaire où à Jéricho, l’eau ne coulera jamais sous nos ponts rénovés…»
« Romi » enchaîne immédiatement : « Notre président, Patrice Talon et Olivier Boko sont des frères de quartier. Maro-Militaire et Jéricho sont leurs foyers de leur rayonnement. Nous avons été sous le parapluie de chacun d’eux. Après le président Talon est allé à Porto-Novo (… ). Après huit ans, ces deux personnalités continuent d’être nos leaders en dépit des contingences survenues ces derniers jours..».
Il poursuit: « Le duo Talon et Boko est une chance pour le Bénin. Ce duo a transformé Cotonou et les autres villes du Bénin. Certes, comme la langue et les dents, les deux ont eu des difficultés de parcours ces derniers jours. Malgré cette situation, nous, frères de quartier, ne dirons jamais tel a raison ou pas…».
En pleins échanges entre les deux, une douzaine d’affidés des deux leaders s’installent également.
Felix prend la peine de décliner l’identité de chacun. A peine a-t-il fini que déjà le dernier jure : « Nous sommes des frères de quartier. Tentative de coup d’État ne peut nous diviser…».
Par la fenêtre qui permet une plongée directe sur la voie, Félix ferme les yeux et comme un prophète en plein culte, il défile les groupes de mots suivants : « Il n’y aura pas de bagarre au nom de la politique.». « Il n’y aura jamais de haine au nom de la politique Nous sommes et resterons des pro-Talon et pro-Boko en dépit de tout.».
A chaque phrase, à leur résonance, chacun des présents dit en langue nationale fon : « Jamais.». « Au nom de Talon et Boko, il n’y aura pas une guerre de clans dans nos quartiers. Nous sommes leurs petits frères et nous devrons préserver leurs acquis après ces huit dernières années d’efforts de construction…».
Félix dans sa dernière envolée lyrique laisse à la postérité : « Que toutes les voix convergent vers la concorde et la fraternité…».
Alors qu’il finissait son exhortation, un client prend siège à l’autre bout du bistrot et salue de loin Félix en langue nationale mina.
Une fois assis, il entonne de loin l’un des tubes cultes du maestro Tiken Jah : ” Ils ont partagé le monde… ».
Hasard, pure coïncidence ou provocation? Félix et les siens ont compris le bien-fondé des agissements de leur ami. « Militant démocrate, on a compris ta chanson…», disent les autres en choeur avec un rire narquois
Nourou TIDJANI
Site lafriqueenmarche du 29 septembre 2024 No 733