L’Editorial de Titus FOLLY
Le gouvernement Talon pour contredire le Niger a clamé urbi que le Bénin n’abrite pas de bases militaires françaises. Kemi Seba n’est pas de cet avis. Il est parti passer plusieurs couches de peinture sur les arguments de l’exécutif béninois. Cette sortie du populiste franco- béninois intervient quelques jours après sa candidature pour 2026. Entre Patrice Talon et Kemi Seba, la présidentielle se joue-t-elle par le truchement le dossier du Niger ? Analyse dans l’exercice de L’Editorial du jour.
A l’heure des changements climatiques, je dis comme le pape François : « Notre nature s’écroule.».Préservons-la donc.
Patrice Talon a annoncé son départ en 2026. Kemi Seba a déclaré il y a quelques jours qu’il veut prendre les rênes du pouvoir au prochain scrutin.
À l’encontre des constats et sans nier les difficultés, la partie s’annonce aléatoire pour Kemi Seba, tout au moins selon le code électoral.
Ce dernier broutille et babiole tout au profit de partis dits « forts ». Conséquence, toute candidature fantomatique ou anecdotique pour 2026 sans le pennon d’un mégaparti comme « Les Démocrates », l’UPR ou le BR est impossible au Bénin.
LIENS FORGÉS…
Ensuite, Kemi Seba a retourné des Béninois qui l’admirent contre lui. C’est mon cas. Il a oublié que le souverainisme se nourrit d’humus du nationalisme. Le reste (au-delà des ovations nourries) n’est qu’interprétation selon les clientèles politiques.
Et nous voici avec nos yeux qui coulent, car Kemi Seba était pour nous un investisseur politique prometteur. Malheureusement, il vient de toucher la fibre nationaliste du Béninois. On peut combattre Talon et Macron sans se servir des accusations du Niger comme échelle.
Dès lors, comment Kemi Seba pourra-t-il transformer en avantage ce qui semble être désormais un handicap majeur ?
Sous toutes les coutures, on comprend pourquoi l’accusation du Niger relative aux bases militaires françaises pourrait être d’une utilité pour Kemi Seba jusqu’en 2026.
Avant, son réquisitoire habituel contre le pouvoir actuel, régime taxé d’autocratique, de dictatorial et de valet de l’impérialisme était d’une autre dimension. Pour 2026, Kemi Seba pour le combat qui s’annonce est décidé à changer de trame. Et dans ce sens, le dossier nigérien lui offre sur un plateau d’or une aubaine.
… LOIN DES DÉS
En effet, au regard de ses fulgurances de populiste patenté et de panafricaniste assumé, Kemi Seba n’hésitera point à recourir régulièrement à la chaudière pour cuire ce « bon morceau » du Niger contre le régime de la « Rupture ». C’est de bonne guerre.
Quant à Patrice Talon, même s’il demeure un redoutable stratège (qu’on l’aime ou pas), comment pourra-t-il donner une réponse de cran pour les horizons immédiats de Kemi Seba ?
A la méthode immuable du « Bénin révélé » qui sait domestiquer les offenseurs, on attend de voir quelle serait la nature de la riposte.
Une chose est certaine, Kemi Seba n’est ni Madougou ni Aïvo. Il ne peut être embastillé pour regarder les fresques dans les couloirs.
Si Kemi Seba va perdre la partie s’agissant de sa candidature, car le régime fera tout pour qu’il ne soit pas le prochain président du Bénin, le pouvoir de la « Rupture » est aussi loin d’être vainqueur de ce duel. Il faut qu’il s’apprête à affronter durant les deux ans prochains la capacité de nuisance de ce très redoutable magicien sur les terrains adverses.
Site lafriqueenmarche du 23 mai 2024 No 649logo
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