La Chronique internationale par Titus FOLLY
À peine a-t-il remporté la présidentielle que déjà Mahamat Deby doit recourir à la lutte contre le terrorisme pour démontrer son courage au regard de ses étoiles de général. Après les urnes, assiste-t-on à un recours de fierté militaire?
Mahamat Deby a déclenché l’opération « Haskanite » en représailles à l’attaque d’une garnison de son armée sur les rives du Lac Tchad.
Cette descente sur le terrain du général/president s’inscrit dans la suite d’actions militaires coordonnées par le gouvernement de Ndjaména depuis l’avènement du groupe terroriste « Boko Haram ».
Avec la course-poursuite orchestrée par l’armée tchadienne, assistera-t-on à une pleine émulation avec les actuelles contingences militaires qui secouent ce pays face au terrorisme depuis les années 2010 ?
« On doit être sur le terrain. Ma foi ne me permet pas d’avoir peur de la mort qui peut souvenir à tout moment. Il vaut mieux être sur le terrain pour faire le travail que le peuple vous a confié. », a martelé Mahamat Deby pour justifier sa descente sur le terrain.
Avec la dernière attaque de « Boko Haram » qui a fait plus de 40 soldats tchadiens tués, l’armée tchadienne sait toujours relever le défi des problèmes domestiques.
DÉCRYPTAGE D’UNE DÉMARCHE…
Cependant, avec les dernières contingences survenues, Mahamat Deby comme son feu père de président de la République et redoutable chef de guerre, doit retrouver un autre miroir. Il s’agit d’aborder frontalement et enfoncer les lignes adverses du terrorisme juste après une élection présidentielle.
Mahamat Deby vient à peine d’entamer le concert d’espérances en orchestrant sa contre-attaque. La stratégie consiste à frapper les affidés de « Boko Haram » dans les lieux les plus équivoques proches ou loin des rives du lac Tchad.
Il connaît bien les lieux par l’apprentissage dû à la dévotion successorale et après par les urnes.
Ce qui est intéressant, c’est que la riposte exige de la réflexion et de l’analyse. Pour combattre le terrorisme, il a fallu de la réflexion, de l’analyse et de stratégie.
En pourchassant les terroristes, Mahamat Deby qui avait retrouvé les trésors enfouis par les urnes, tente d’imposer une tonalité particulière, celle de son rang de général.
…DE SÉCURITÉ EFFICACE
Quand un général gagne la présidentielle avec les exergues de manière électorale, il ne saurait accepter toute passivité sur le plan militaire.
À la suite de son père, Idriss Deby, grand stratège militaire devant Allah, finisseur redoutable des expéditions punitives contre les terroristes, mais tombé aux champs d’honneur, Deby fils veut démontrer qu’il n’est pas un officier en péril.
Pour aller au front et combattre comme son père, Mahamat Deby n’a pas besoin d’autorisation préalable pour faire les investissements.
Après avoir gagné la présidentielle, les récents événements permettent à Deby fils de se projeter sur les enjeux de demain.
Entre son rang politique et sa posture militaire, ce n’est qu’une suite logique et non un changement d’équilibre entre les segments.
On doit naturellement savoir lire entre les segments, surtout que Mahamat Deby est à la tête d’un régime fort.
Les fins observateurs ne peuvent délaisser les schémas majeurs tactiques pour ne miser que sur les maillons faibles du général.
Aller sur le terrain en tant que président de la République et chef de guerre dans une logique de répertoire d’actions contre le terrorisme mérite du respect.
Site lafriqueenmarche du 14 novembre 2024 No 765