Les motos sont très recherchées par les groupes terroristes. Dès lors, les gouvernements et les armées du Mali, du Burkina et du Niger dans leur lutte contre le terrorisme ne doivent plus banaliser l’importance des motos pour les groupes jihadistes.
Le ministre d’Etat chargé de l’Intérieur et de la sécurité du Niger, le général Mohamed Toumba était il y a quelques jours dans l’une des structures de la douane de son pays. Dans cette structure, 602 motos saisies y étaient stationnées. Ces motos y étaient arraisonnées, car l’importateur n’a pas daigné remplir les formalités administratives et fiscales requises.
Le ministre d’Etat qu’on ne présente plus et qui connait bien ce modus operandi a salué cette prouesse des douaniers de son pays.
Selon ce responsable gouvernemental nigérien, les Forces de défense et de sécurité des pays de l’AES doivent redoubler davantage de vigilante par rapport à ces genres de patriques commerciales de motos. Selon le général Toumba, c’est à ce prix que la lutte contre le terrorisme sera efficace.
REDOUBLER DE VIGILANCE…
Si cette problématique des motos est valable pour le Niger, elle l’est également pour le Mali et le Burkina.
Avant, c’était les bombes de fabrication artisanale qui était l’une des sources d’insécurité. Maintenant, ces trois pays doivent lutter contre le terrorisme en endiguant le regain d’intérêt des groupes jihadistes en ce qui concerne l’utilité des motos.
Au Mali, au Niger et au Burkina, les motos sont des engins très mobiles et moins visibles sur les radars et moins encombrants en déplacement que les jeeps et autres pick-up achetées ou volées aux ONG.
Pour les groupes terroristes les plus importants de la bande sahélienne, surtout le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), les motos sont d’une priorité pour la tactique militaire.
Plus aucune attaque terroriste ne se déroule sans que les motos n’y prennent une part active. Dans la reconnaissance des lieux ciblées, le transport des troupes par essaim, le quadrillage des théâtres d’opération et la fuite après les actes terroristes, les motos sont omniprésentes.
Les groupes jihadistes à coeur joie, sur les différents canaux de propagande vantent les avantages incomparables des motos. Grâce à ces dernières, les terroristes font irruption dans les villages pour commettre les actes répréhensibles et repartir.
Et en terme d’avantages comparatifs, il faut souligner la durabilité sur les routes accidentées, la possibilité d’accéder à des endroits éloignés, la vitesse et le rendement énergétique des motos.
D’où proviennent toutes ces motos par milliers? Si certaines proviennent de divers vols, force est de reconnaître que les groupes terroristes sont alimentés par le circuit import, car la majorité de ces motos en lien avec le terrorisme sont neuves comme c’est le cas du coup d’éclat suite à la saisie au Niger il y a quelques jours.
Au-delà de l’interdiction de circulation des motos à partir d’une certaine heure, il urge donc que les Forces de défense et de sécurité redoublent de vigilance pour assécher les flux illicites d’achat de motos neuves.
Ce qui est valable au Niger, l’est également au Mali et au Burkina.
Sidikou A. Correspondance particulière depuis Niamey
Site lafriqueenmarche du 1er septembre 2024 No 716