La Chronique internationale de Salifou DIAGNE
Faure Gnassingbé a réellement pris le pouvoir le 5 février 2005.
Si on considère l’allégeance à lui faite par la haute hiérarchie militaire togolaise ce jour-là suite à la mort de son géniteur de président, Eyadéma Gnassingbé, son fils Faure Gnassingbé, célèbre donc ses 20 ans de pouvoir. Que retenir pour ses noces de porcelaine?
Durant 20 ans, Faure Gnassingbé a fait des efforts en matière de développement économique pour son pays.
En 20 ans, il a réussi à essaimer les infrastructures routières, sanitaires et d’éducation. Il a fait du port de Lomé un hub très envié en Afrique avec ses gros volumes.
Son PIB a été projeté à 4,8 % en 2024. Sous la coupole du FMI, il a eu la réduction des dépenses publiques et la hausse des recettes domestiques.
Le Togo de Faure Gnassingbé, c’est aussi une trajectoire qui permet de consolider progressivement les efforts budgétaires selon les impératifs communautaire de l’UEMOA à l’horizon 2025
Avec Faure Gnassingbé, le secteur agricole est le point d’appui de ce pays. Ce secteur contribue à hauteur de 30 % au PIB et emploie 70 % de la population active.
EFFORTS ÉCONOMIQUES, MAIS…
Si sur le plan économique, la gouvernance de Faure Gnassingbé est édifiante, sur le plan politique, il a trop d’atermoiements. Ce qui fait que des actes fantasmés ou réels de violations des droits de l’Homme sont fréquemment rapportés.
Depuis 20 ans, l’aiguillage de la cité est marqué par l’immixtion de l’injustice. Elle est dénoncée et documentée, mais sans effets.
L’arbitraire du pouvoir et le délit d’opinion sont dans une sorte d’archipel. Il faut aussi explorer la répression contre les opposants. Ceux-ci doivent faire également faire face à la rigidité de l’accusation surtout en ces temps de lutte contre le terrorisme.
En effet, dans ce contexte de lutte contre l’insécurité du fait du terrorisme, l’état d’urgence sécuritaire est entré en vigueur. Il l’est toujours en raison du caractère alarmant, préoccupant et récurrent des menaces et atteintes graves perpétrées par les groupes terroristes surtout dans la région des « Savanes. »
La lutte contre le terrorisme semble être une étiquette, qui charrie
des méthodes de répression contre l’opposition légitime.
À cela, il faut ajouter l’avènement à partir de mai 2025, d’un régime parlementaire après le référendum de 2024 dans des conditions contestables.
Ce qui permet à Faure Gnassingbé après 20 ans de pouvoir d’avoir une perspective illimitée.
Faure Gnassingbé n’a pas pu totalement rompre avec les clichés qui collaient à l’effigie de son père Eyadéma Gnassingbé.
Cependant, on peut saluer le Togo pour son positionnement sous régional de médiateur.
Face aux pommes de discorde de l’Afrique de l’ouest, on voit l’activisme du Togo.
Ce fut le cas lors des sanctions de la CEDEAO contre le Mali et celles contre le Niger suite au coup d’État contre le président Bazoum. On ne sera pas surpris de constater dans les prochains jours, l’entrée du Togo dans l’AES. Le ministre des Affaires étrangères de ce pays, Robert Dussey, l’a annoncé il y a quelques jours.
Sans être une grille de lecture particulière, Faure Gnassingbé, après son père fait des réformes sans réformer la vie politique.
Site lafriqueenmarche du 4 février 2025 No 826